Dans une lettre de 28 lignes, José Daniel Ferrer, le leader de la dissidence cubaine, partage ses premiers moments en prison. Cette lettre, envoyée anonymement depuis la prison de Mar Verde, décrit les événements qui ont suivi son arrestation violente à Santiago de Cuba. Elle révèle un environnement tendu et des conditions de vie difficiles.
Ferrer raconte qu'à son arrivée, il a été frappé pour être contraint de porter l'uniforme. Il souligne que la situation est plus grave que jamais et menace de commencer une grève de la faim si cela continue. Il déclare : "Je n'ai rien pour me nourrir et je ne mange pas de la prison pour des raisons connues".
La lettre révèle également que son domicile, qui sert de siège à la Union Patriótica de Cuba (Unpacu), a été pillé par des agents gouvernementaux. Sa femme, la docteure Nelva Ortega, a confirmé que les policiers ont emporté des biens essentiels, y compris de la nourriture et des médicaments.
José Daniel Ferrer fait face à la menace de purger quatre ans de prison après que sa liberté conditionnelle ait été révoquée par le Tribunal Suprême Populaire. Un agent du régime a informé sa femme que sa condamnation de 2020 serait répétée dans un nouvel acte d’arbitraire. Cela souligne la vulnérabilité des dissidents à Cuba.
La situation de Ferrer est d'autant plus préoccupante qu'il a été arrêté en même temps que Félix Navarro, un autre leader historique. Le gouvernement de Miguel Díaz-Canel a réagi avec fermeté face aux appels de l'Union Européenne pour leur libération.
La réaction du gouvernement cubain a été virulente après les déclarations de l'Union Européenne. La cancellerie a rejeté avec force ce qu'elle a qualifié de "déclaration injerencista et irrespectueuse". Ce type de réponse est courant dans les communications officielles cubaines, qui sont souvent chargées de propagande.
Cette situation intervient peu après une période de détente qui a permis la libération de Ferrer et d'autres prisonniers politiques, négociée par le Vatican. Cependant, la dictature semble avoir fait marche arrière, exacerbant ainsi les tensions.
La lettre de José Daniel Ferrer met en lumière les conditions difficiles des dissidents à Cuba. Les menaces de détention prolongée et la réaction du gouvernement face aux pressions internationales révèlent une situation préoccupante. La lutte pour la liberté et les droits humains à Cuba reste un défi majeur dans le contexte actuel.