Cristina Fernández de Kirchner, ancienne présidente d'Argentine, devra purger six ans de prison pour fraude à l'État. Cette décision a été confirmée par la Corte Suprema de Justicia de la Nación. La cour a rejeté son recours, et il est probable qu'elle purgée sa peine à domicile, étant donné qu'elle a plus de 70 ans.
La date de début de sa condamnation n'est pas encore précisée. En attendant, l'ex-présidente a convoqué en urgence les dirigeants du Parti Justicialiste (PJ) pour discuter des prochaines étapes. À l'approche de l'annonce, plusieurs accès à Buenos Aires ont été bloqués par des sindicalistes et des travailleurs, y compris l'accès à l'aéroport international d'Ezeiza.
Fernández de Kirchner a été condamnée par la Cámara de Casación, qui a confirmé une décision du Tribunal Oral Fédéral en novembre 2024. La Corte a limité son intervention à la vérification du respect des garanties constitutionnelles. La condamnation concerne des actes de corruption fédérale, où l'ancienne présidente aurait utilisé l'État à des fins personnelles.
Les accusations portent sur 51 processus de licitations publiques pour des projets routiers en Santa Cruz, une province qu'elle a contrôlée pendant plus de deux décennies. Son mari, Néstor Kirchner, a également été président et gouverneur de cette province, consolidant ainsi leur pouvoir.
La décision de la Corte a suscité des réactions au sein du peronisme, qui se trouve en état de délibération et de mobilisation potentielle. Cristina s'est décrite comme "une fusilée qui vit", affirmant que cette affaire est une "cause armée" orchestrée sous le gouvernement de Mauricio Macri.
Elle a exprimé que ses adversaires veulent la voir "en prison ou morte", mais elle reste déterminée à défendre son héritage politique. Récemment, elle avait annoncé sa candidature pour les élections provinciales à Buenos Aires, mais sa condamnation compromet cette initiative.
La sortie de Fernández de Kirchner de la scène électorale pourrait nuire au gouvernement de Javier Milei, qui se dit opposé au kirchnerisme. Pourtant, il aurait souhaité la voir active pour polariser le débat politique. La situation devient plus complexe, car elle ne pourra pas revenir au pouvoir.
Javier Milei a appris la décision de la Corte alors qu'il était en visite officielle en Israël. Pendant ce temps, l'ancienne présidente se considère comme "proscrite", s'inspirant de l'exemple de Luiz Inacio Lula da Silva, qui a passé 581 jours en prison avant de redevenir président.
Selon des sources, l'entourage de Fernández de Kirchner a contacté l'équipe de Lula pour qu'il exprime son soutien publiquement. Cependant, Celso Amorim, conseiller spécial de Lula, n'a pas encore pu aborder ce sujet avec le président brésilien.
Le Groupe de Puebla a également pris position en faveur de Fernández de Kirchner, dénonçant une manœuvre visant à l'exclure de la politique. Ils affirment que cette condamnation vise à discipliner les militants et les fonctionnaires qui cherchent à améliorer la vie des Argentins.
Malgré le soutien du Groupe de Puebla, Fernández de Kirchner fait face à d'autres procédures pénales. Deux d'entre elles concernent la corruption, et une autre l'accuse d'avoir protégé les auteurs présumés de l'attentat de 1994 contre la mutualité juive AMIA.
La situation reste tendue et incertaine pour l'ancienne présidente, qui doit naviguer dans un paysage politique complexe. Les ramifications de sa condamnation continueront d'influencer la dynamique politique en Argentine.
La condamnation de Cristina Fernández de Kirchner marque un tournant significatif dans la politique argentine. Les implications de cette décision résonnent non seulement au sein du peronisme, mais aussi dans l'ensemble du pays. Alors que les tensions montent, l'avenir politique de l'Argentine semble plus incertain que jamais.