Georges Abdallah sort de prison après 40 ans derrière les barreaux en France

Libération de Georges Ibrahim Abdallah

Le militant libanais pro-palestinien Georges Ibrahim Abdallah a été libéré ce vendredi après 40 ans de détention en France. Condamné dans les années 80 pour complicité d’assassinats, il a quitté la prison de Lannemezan, selon une source proche du dossier.

Contexte de la libération

Georges Abdallah, qui était incarcéré depuis 1984, a été vu quittant le centre pénitentiaire dans un convoi de six véhicules. Il doit se rendre à l’aéroport de Roissy pour prendre un vol vers Beyrouth. La cour d’appel de Paris avait ordonné sa libération, à condition qu'il quitte le territoire français de manière définitive.

Bien qu'il soit libérable depuis 1999, ses demandes avaient été rejetées jusqu'à présent. Le parquet général de Paris a annoncé un pourvoi en cassation, mais ce recours ne suspend pas sa libération, permettant ainsi son départ immédiat.

Réactions et sentiments

Selon son avocat, Me Jean-Louis Chalanset, Georges Abdallah était très heureux de sa libération. Cependant, il est conscient des défis auxquels il sera confronté au Moyen-Orient, notamment en ce qui concerne les populations libanaises et palestiniennes.

Avant son départ, Abdallah a vidé sa cellule, décorée d'un drapeau rouge de Che Guevara. Il a également donné la plupart de ses vêtements à des codétenus, emportant seulement une petite valise.

Accueil prévu à Beyrouth

Ses proches espèrent un accueil chaleureux à l’aéroport de Beyrouth. Ils ont demandé l'autorisation aux autorités libanaises, qui ont longtemps réclamé sa libération. Une fois arrivé, il se rendra dans son village natal de Kobayat, où un accueil populaire est prévu.

Georges Abdallah a exprimé que quarante ans de détention sont longs, mais qu'ils ne se ressentent pas dans un contexte de lutte. Son retour est très attendu par ses partisans.

Durée de détention contestée

La durée de sa détention a été jugée disproportionnée par la cour d’appel, surtout compte tenu de son âge. Les juges ont noté que le groupe dont il faisait partie, les FARL, n'a pas commis d'action violente depuis 1984.

Bien que les magistrats aient regretté son manque d’évolution et de compassion pour les victimes, ils ont convenu qu'il ne représente plus un risque pour l'ordre public. Abdallah souhaite maintenant finir ses jours dans son village.

Contexte historique

Avant son arrestation, les FARL avaient mené plusieurs actions en France, tuant deux diplomates en 1982. Abdallah a toujours nié son implication dans ces assassinats, tout en soutenant les actes de résistance contre l’oppression.

Son procès en 1987 a fait de lui un symbole controversé, étant perçu comme l'ennemi public numéro un en France. Malgré les accusations, il a maintenu sa position sans jamais condamner les actes de son groupe.

Conclusion

La libération de Georges Abdallah marque un tournant après des décennies de lutte et de controverse. Son retour au Liban est attendu avec impatience, et il représente une figure emblématique pour de nombreux partisans de la cause palestinienne.