Un jugement de la Cour suprême de la Colombie-Britannique a récemment approuvé une action collective menée par Dean Christopher Roberts, un détenu de 56 ans. Ce procès vise le gouvernement fédéral canadien, alléguant que l'isolement médical imposé aux prisonniers durant la pandémie de COVID-19 constituait une violation des droits humains.
Roberts, le plaignant principal, soutient que l'isolement médical, débuté en mars 2020, a soumis les détenus à des restrictions inhumaines équivalentes à un emprisonnement solitaire. Les conditions de vie dans les prisons canadiennes ont été fortement critiquées, notamment en raison de l'absence de contact humain.
Les membres de cette action collective incluent tous les détenus incarcérés dans les établissements de Services correctionnels du Canada pendant une épidémie de COVID-19, si ces derniers étaient confinés plus de 20 heures par jour.
À la Mission Institution, une prison à sécurité moyenne, les détenus ont été confinés dans leurs cellules pour limiter la propagation du virus. Roberts a rapporté que certains hommes souffraient de douleurs physiques et de blessures dues à l'isolement prolongé.
Il a également décrit des cas tragiques, où des détenus se sont infligés des blessures, incapables de gérer la solitude et l'angoisse. Ces témoignages soulignent l'impact psychologique de l'isolement sur les prisonniers.
Le Service correctionnel du Canada a déclaré être engagé à réduire les risques de COVID-19 tout en protégeant la santé des détenus et du personnel. Cependant, cette position a été contestée par des avocats et des défenseurs des droits humains.
Les règles minimales des Nations Unies pour le traitement des prisonniers stipulent que l'isolement prolongé peut être considéré comme de la torture. Les experts appellent à une différenciation entre l'isolement médical et l'emprisonnement solitaire punitif.
Le juge Michael Tammen a permis à l'affaire de progresser, malgré les objections du gouvernement. Ce dernier a soutenu que l'isolement médical était différent de l'emprisonnement solitaire, mais le juge a affirmé que ces questions devraient être tranchées lors du procès.
Les avocats de Roberts estiment que cette action pourrait inclure des centaines, voire des milliers de détenus. Ils se préparent à continuer le processus judiciaire pour faire valoir les droits des prisonniers.
Cette action collective soulève des questions cruciales concernant les droits humains des détenus au Canada. Les témoignages de souffrance psychologique et physique durant l'isolement médical exigent une attention immédiate et un examen approfondi des politiques pénitentiaires en période de crise.