Un homme de 53 ans a été condamné mercredi à cinq ans de prison pour des faits de violences volontaires sur un jeune codétenu. Les événements se sont déroulés dans la cellule qu'ils partageaient à la maison d'arrêt de Nancy-Maxéville à l'automne 2021.
Yann Loppinet a été jugé par la cour d’assises de la Meurthe-et-Moselle, accusé de « torture et actes de barbarie ». Cependant, la cour a requalifié les faits en « violences volontaires sur personne vulnérable » avec une interruption totale de travail (ITT) supérieure à huit jours en récidive.
L’avocat général, Jérémy Lapertot, a requis une peine de 15 ans de réclusion criminelle, soulignant la nature des faits et la personnalité de l’accusé. Il a décrit Loppinet comme manipulateur, dominateur et violent.
Déjà condamné à six reprises, dont quatre fois pour des violences, Loppinet était incarcéré pour des violences avec arme sur sa compagne au moment des faits. Son maintien en détention est donc de droit.
Nolan Halter, 24 ans, codétenu de Loppinet, a dénoncé des actes de violence graves. Il a rapporté des coups de poing et de pied dans le ventre, ainsi que des brûlures avec des allumettes.
Halter a également affirmé avoir été forcé à boire l’urine de Loppinet et à ingérer ses propres excréments. Ces déclarations ont été corroborées par un examen clinique, révélant des blessures compatibles avec ses allégations.
Me Clémence Morel, avocate de la victime, a décrit la dynamique de pouvoir dans la cellule. Elle a affirmé qu’il y avait un dominant et un dominé, et que Loppinet avait transformé son client en objet de souffrance.
L’accusé a nié les violences, qualifiant les déclarations de Halter d’« aberrantes ». Il a reconnu ne pas apprécier Halter, mais a insisté sur le fait que cela ne justifiait pas de lui faire du mal.
L’avocat de la défense, Me Thomas Hellenbrand, a contesté la véracité des déclarations de la partie civile. Selon lui, même si Loppinet avait violenté Halter, cela ne relevait pas de la torture ou de la barbarie.
Depuis son incarcération en avril 2021, Halter a changé 15 fois de codétenu en raison de problèmes de cohabitation, de vol et d’hygiène. Son casier judiciaire comporte 21 mentions.
Cette affaire met en lumière des faits de violences graves en milieu carcéral. La décision de la cour souligne l'importance de protéger les personnes vulnérables dans ces environnements. La condamnation de Loppinet est un pas vers la justice pour les victimes de telles violences.