
Bernard Bajolet, ancien patron des services secrets français, fait face à de graves accusations. Entre 2013 et 2017, il a dirigé la DGSE. Aujourd'hui, il est suspecté d'être impliqué dans une tentative d'extorsion. Ce procès soulève des questions sur les pratiques de cette institution.
Le parquet a requis six à huit mois de prison avec sursis contre Bajolet. Il est accusé de complicité dans une tentative d'extorsion et d'atteinte à la liberté individuelle. À 76 ans, il comparaît devant le tribunal correctionnel de Bobigny.
Les faits remontent au 12 mars 2016, quand Alain Duménil, homme d'affaires franco-suisse, est arrêté à l'aéroport de Roissy. Il est alors menacé par des agents de la DGSE qui lui demandent de rembourser 15 millions d'euros.
Les policiers ont conduit Duménil dans une salle sous prétexte de vérifier son passeport. Deux agents en civil, liés à la DGSE, l'ont informé de la nécessité de rembourser une somme importante. Cette situation a conduit Duménil à envisager de porter plainte.
Bajolet a admis avoir validé une rencontre, mais a nié avoir donné des instructions pour utiliser la contrainte. Il a déclaré : « Les choses ne se sont pas passées comme elles auraient dû ». Le parquet conteste cette version.
Les avocats de la partie civile ont critiqué Bernard Bajolet, le qualifiant de responsable d'une « misérable petite barbouzerie ». Ils dénoncent également la culture de secret et d'impunité au sein de la DGSE.
Les agents impliqués dans cette affaire n'ont pas été identifiés, ce qui soulève des questions sur la transparence des opérations de la DGSE. La défense a insisté sur le fait que le secret de la défense nationale a été utilisé pour éviter des révélations.
Alain Duménil a témoigné de sa mauvaise santé durant le procès. Il a évoqué des tentatives d'assassinat contre lui et a demandé une indemnisation de trois millions d'euros pour le préjudice subi. Cette situation a engendré un stress considérable pour lui.
Les débats ont également porté sur un litige financier entre Duménil et la DGSE. Les services estiment qu'il leur doit 15 millions d'euros, ce que l'avocat de Duménil a qualifié d'« invention complète ».
Ce procès met en lumière des pratiques controversées au sein de la DGSE. Les accusations portées contre Bernard Bajolet soulèvent des interrogations sur la responsabilité des services secrets. Les implications de cette affaire pourraient avoir des répercussions importantes sur la DGSE et sa réputation.