Le gouvernement taliban en Afghanistan a récemment libéré 317 prisonniers à l'occasion de l'Eid al-Adha, également connue sous le nom de "Fête du Sacrifice". Cette célébration, qui commence la semaine prochaine, est un moment important pour les musulmans. Selon un responsable local, cette décision a été prise en vertu d'un décret d'amnistie du leader suprême des talibans, Hibatullah Akhundzada.
L'Eid al-Adha est l'une des deux grandes fêtes de l'calendrier islamique, commémorant la volonté du Prophète Ibrahim de sacrifier son fils en obéissance à Dieu. Traditionnellement, c'est un temps de célébration et de communauté, mais aussi de clémence. En plus des libérations, il a été rapporté que les peines de prison de 385 autres détenus dans la province de Nangarhar ont également été réduites.
Les libérations de prisonniers lors de grandes festivités religieuses sont une pratique récurrente en Afghanistan. En mars de cette année, par exemple, la Cour Suprême, également sous le contrôle des talibans, a annoncé la libération de plus de 2 000 prisonniers à l'occasion de la fin du Ramadan. Toutefois, les détails concernant les "divers crimes" commis par ces prisonniers restent flous.
Le nombre d'arrestations a augmenté dans le pays, avec des centaines de personnes arrêtées pour des supposés crimes contre la morale. Cela reflète les changements significatifs dans le système pénitentiaire afghan depuis la prise de pouvoir des talibans en août 2021. Bien qu'ils aient libéré de nombreux prisonniers du gouvernement précédent, ils ont aussi intensifié les détentions.
Depuis l'établissement de l'Émirat Islamique, de nombreux rapports d'organisations internationales ont documenté un nombre élevé de détentions. Un rapport de l'ONU de 2023 a relevé au moins 800 cas d'arrestations et de détentions arbitraires de personnes liées au gouvernement précédent et à ses forces de sécurité. Ces chiffres soulignent la répression croissante sous le régime taliban.
La mise en œuvre de la loi islamique, telle qu'interprétée par les talibans, est souvent orchestrée par le ministère de la Propagation de la Vertu et de la Prévention du Vice. Ce ministère a arrêté plus de 13 000 personnes l'année dernière pour des "actes immoraux", illustrant ainsi la rigueur des normes qu'ils imposent.
Les changements dans le système judiciaire et pénitentiaire ont des répercussions profondes sur la société afghane. Les arrestations massives et les restrictions des libertés individuelles ont créé un climat de peur. Beaucoup craignent d'être arrêtés pour des comportements jugés contraires à la vision des talibans de l'islam.
Ce contexte a engendré une atmosphère de méfiance et d'incertitude parmi la population. Les familles sont souvent préoccupées par la sécurité de leurs proches, ce qui affecte la cohésion sociale et la vie quotidienne. L'avenir semble incertain pour de nombreux Afghans dans ce nouveau régime.
En résumé, la libération de prisonniers par le gouvernement taliban à l'occasion de l'Eid al-Adha met en lumière des pratiques anciennes tout en révélant la complexité de la situation actuelle en Afghanistan. Les changements dans le système judiciaire et les nombreuses détentions témoignent d'un régime en quête de contrôle. L'avenir de la liberté et de la justice en Afghanistan reste préoccupant.