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« On dormait à côté des cadavres » : des ex-détenus témoignent de l'horreur des prisons paramilitaires au Soudan

Publié le : 31 mars 2025

Témoignages d'horreur au Soudan

Trois Égyptiens, récemment libérés, partagent leurs terribles expériences de détention au Soudan. Emad Mouawad, l'un des détenus, a passé vingt mois dans la peur, croyant qu'il n'allait pas survivre. Arrêté par les Forces de soutien rapide (FSR), il raconte son calvaire dans un système carcéral inhumain.

Conditions de détention inhumaines

Emad Mouawad a été arrêté un matin de juin 2023, alors qu'il vendait des articles ménagers. Des hommes masqués l'ont conduit à une prison où il a été enfermé avec d'autres Égyptiens. Ils ont été accusés d'« espionnage », une accusation absurde selon lui. Les conditions étaient épouvantables, avec des cellules surpeuplées et une nourriture à peine comestible.

La situation était si critique que les prisonniers souffraient de maladies graves. « Si vous étiez malade, vous vous prépariez à mourir », déclare Ahmed Aziz, un ancien codétenu. Les soins médicaux étaient inexistants, et les prisonniers vivaient dans la peur constante de la mort.

Violences et tortures

Les abus étaient quotidiens. Les détenus étaient souvent fouettés, torturés à l'électricité ou soumis à des travaux pénibles. Selon un rapport de l'ONU, l'armée et les FSR ont été accusées de violences extrêmes. À Soba, une prison tristement célèbre, près de 6 000 détenus ont été signalés, vivant dans des conditions déplorables.

Ahmed Aziz a passé environ un mois à Soba, où il a été témoin de l'absence de toilettes et de l'insalubrité. Les prisonniers étaient souvent enfermés 24 heures sur 24, perdant tout sens de leur dignité humaine. Mohamed Chaabane, un autre détenu, a également partagé son expérience de l'humiliation et des abus.

Libération et espoir de retour

Heureusement, les trois Égyptiens ont été libérés début mars lors d'une opération conjointe des services de renseignement égyptiens et soudanais. Malgré leur calvaire, ils restent optimistes. « Dès que la sécurité sera rétablie, nous y retournerons », promet Ahmed Aziz, exprimant un désir de renouveau.

Leur histoire met en lumière les atrocités commises au Soudan. Les Nations unies estiment que des dizaines de milliers de personnes ont été enlevées et disparues. Les FSR continuent de contrôler de vastes régions, transformant des lieux innocents en centres de détention non officiels.

Conclusion

Les récits d'Emad Mouawad et de ses compatriotes révèlent l'horreur de la situation au Soudan. Leur résilience face à l'adversité est inspirante, mais elle souligne également la nécessité d'une action internationale. Alors que ces hommes se préparent à retourner chez eux, leur histoire reste un témoignage poignant des souffrances endurées par tant d'autres.

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