Shepherd Neame, la plus ancienne brasserie de Grande-Bretagne, a annoncé qu'elle augmentera ses prix de la bière en raison de la hausse des taxes et des coûts salariaux. Cette décision prendra effet en avril prochain et devrait coûter à l'entreprise environ 2,6 millions de livres sterling par an.
Basée à Faversham, dans le Kent, Shepherd Neame gère 290 pubs, principalement dans le Sud-Est de l'Angleterre. Jonathan Neame, le PDG de la brasserie, a déclaré que l'entreprise prévoit de compenser la majorité de ces coûts grâce à des augmentations de prix et des efficacités de coûts.
Le gouvernement, par l'intermédiaire de la Chancelière Rachel Reeves, a augmenté les contributions à l'assurance nationale des employeurs lors du Budget d'octobre, tout en rehaussant le salaire minimum. Ces mesures visent à financer des améliorations des services publics.
De nombreuses entreprises, notamment dans le secteur de l'hôtellerie, ont critiqué ces politiques, affirmant qu'elles rendent l'emploi plus coûteux. Les groupes d'hospitalité, qui emploient de nombreux travailleurs à bas salaires, seront particulièrement touchés par ces changements.
Jonathan Neame a décrit le marché actuel comme "difficile". Il a souligné que les coûts supplémentaires imposés à leur secteur sont "très indésirables", mais que le modèle économique de l'entreprise est flexible et capable de s'adapter aux nouvelles circonstances.
Shepherd Neame, qui a plus de 300 ans, brasse des bières sous plusieurs marques, dont Spitfire, Bishops Finger et Whitstable Bay. Selon les derniers rapports, les volumes de bière ont chuté de 12,6 % au second semestre 2024 par rapport à l'année précédente.
Malgré cela, le chiffre d'affaires a légèrement diminué à 85 millions de livres, en raison d'une augmentation des ventes dans les pubs et d'une baisse des ventes de bières premium en bouteille. Cependant, le bénéfice sous-jacent a augmenté de près de 10 % pour atteindre 4,2 millions de livres.
Jonathan Neame a mentionné que l'entreprise avait connu un été "dynamique", mais que la confiance a diminué à l'automne avant le Budget. Il a affirmé que l'activité avait repris, avec des ventes record pendant Noël, dépassant de nombreux records individuels.
Il a également noté que l'augmentation des coûts de main-d'œuvre avait "miné la confiance des entreprises et des consommateurs à court terme". Cependant, il reste "optimiste" quant à un retour à une trajectoire de croissance de l'économie, avec une augmentation du revenu disponible net et une baisse des taux d'intérêt.
En somme, Shepherd Neame fait face à des défis importants en raison de l'augmentation des taxes et des coûts salariaux. Bien que l'entreprise ait des stratégies pour compenser ces coûts, la situation reste préoccupante pour le secteur de l'hôtellerie. L'avenir dépendra de l'évolution de la confiance économique et de la capacité de l'entreprise à s'adapter aux nouvelles réalités du marché.