En mai, l'inflation dans la zone euro a diminué à 1,9%, soit trois dixièmes de moins que le mois précédent. C'est le niveau le plus bas de l'année, selon Eurostat. Cette baisse est due à la chute des prix de l'électricité et à la modération des coûts des services, permettant ainsi de faire passer l'indicateur en dessous de la barre des 2% surveillée par la Banque Centrale Européenne (BCE).
En parallèle, l'inflation sous-jacente a également connu une baisse, atteignant 2,3% en mai, soit quatre dixièmes de moins qu'en avril. Les services, qui suscitaient de vives inquiétudes il y a quelques mois, affichent leur taux d'inflation le plus bas depuis trois ans, à 3,2%, soit huit dixièmes de moins qu'en avril.
En revanche, l'inflation des aliments a grimpé à 3,3%, trois dixièmes au-dessus du taux d'avril. Ce contraste souligne une dynamique complexe au sein de l'économie. Le consultant britannique Capital Economics a déclaré que le fort recul de l'inflation des services en mai, à son niveau le plus bas en plus de trois ans, confirme que l'augmentation du mois précédent était un simple bump lié à Pâques.
Ils prévoient une poursuite de la baisse de l'inflation dans les mois à venir, avec un taux général confortablement en dessous de 2% dans la seconde moitié de l'année. Cependant, d'autres experts, comme ceux d'ING, émettent des doutes quant à la durabilité de cette tendance, affirmant que la chute de l'inflation des services pourrait ne pas être structurelle.
Cette lecture de l'indice général renforce les attentes selon lesquelles la BCE pourrait décider de réduire son taux de dépôt à 2% lors de sa réunion de jeudi. De plus, cela pourrait ouvrir la voie à une nouvelle baisse lors de la réunion de juillet. Cependant, il reste à voir comment la situation de la guerre commerciale avec les États-Unis évolue.
Actuellement, une trêve est en place jusqu'au 9, et les mesures annoncées jusqu'à présent n'ont pas eu d'impact significatif sur l'inflation. Néanmoins, si la Commission Européenne impose des tarifs en représailles, cela pourrait entraîner une hausse généralisée des prix.
En résumé, l'inflation dans la zone euro montre des signes de modération, mais des incertitudes subsistent. Les évolutions des services et des prix alimentaires, ainsi que la dynamique commerciale avec les États-Unis, seront cruciales pour les prévisions économiques futures. Les décisions de la BCE dans les semaines à venir seront également déterminantes pour l'orientation de l'économie.