SPQR, qui signifie « le Sénat et le Peuple de Rome », résume les contradictions de la République Romaine. Ce fut une période à la fois réussie et instable, marquée par une expansion impressionnante malgré des conflits internes permanents.
Au VIe siècle avant J.-C., le Sénat, représentant les patriciens, et le Peuple, représentant les plébéiens, ont atteint un équilibre précaire. Cet équilibre a permis à Rome de s'étendre à l'est et à l'ouest, remportant des battles apparemment impossibles à gagner.
Malgré ces succès, la coexistence entre les classes était un conflit permanent. Ce déséquilibre a conduit à un effondrement inévitable à partir du IIe siècle avant J.-C., ouvrant la voie à l'Empire.
Elvira Roca Barea, historienne, souligne que le problème des sociétés prospères est l'émergence de classes dirigeantes qui s'enracinent. Elle explique que le succès d'une société implique une promotion sociale efficace, un élément qui s'est rompu à Rome.
Dans son livre Ingrata patria, Roca Barea explore cette thématique. La République romaine a connu une crise majeure, illustrée par l'assassinat des fils de Cornelia, des réformateurs qui cherchaient à éviter ce stagnation.
Cornelia, figure centrale de cette époque, a compris les défis auxquels la République était confrontée. Elle a encouragé ses enfants à œuvrer pour un changement, mais a subi de lourdes pertes avec la mort de ses fils, l'un assassiné et l'autre poussé au suicide.
Roca Barea affirme que trois générations ont souffert d'un système corrompu qui a été hostile à ceux qui ont tenté de le régénérer. La lutte de Cornelia pour la République témoigne de l'importance de son rôle historique.
Le succès de Rome reposait sur ses armées, composées de citoyens libres. Cependant, ce système a commencé à se dégrader après la Deuxième Guerre Punique, lorsque Rome s'est étendue au-delà de ses frontières traditionnelles.
Avec cette expansion, les soldats ne furent plus des agriculteurs. Rome est devenue dépendante des ressources extérieures, notamment des céréales d'Égypte, ce qui a altéré l'équilibre économique et social.
Roca Barea souligne que la République romaine était fondamentalement oligarchique, mais incluait une participation limitée des plébéiens. Des mesures de protection étaient mises en place pour réguler les prix des aliments, par exemple.
La moralité était au cœur de l'identité romaine. Malgré les corruptions et les élites égoïstes, cette idée morale a permis à Rome de survivre à de nombreuses crises.
En somme, l'histoire de Rome, telle que décrite par Roca Barea, révèle les complexités d'une République en proie à des luttes internes. Les échecs de la République, les conflits de classes et la vision impériale ont façonné son destin. Cette analyse met en lumière les leçons à tirer de l'histoire romaine.