
Un nouveau procès clinique sur les bloqueurs de puberté va débuter au Royaume-Uni. Ce projet vise à évaluer les risques et bénéfices de ces médicaments pour les enfants et adolescents en questionnement sur leur genre. Cette initiative fait suite à l'interdiction des bloqueurs de puberté pour les traitements de genre l'année dernière, après une révision majeure soulignant des préoccupations sur leur sécurité.
Les chercheurs du King's College London ont annoncé que l'essai clinique impliquera environ 220 enfants de moins de 16 ans traversant la puberté. L'objectif est d'examiner l'impact des bloqueurs de puberté sur leur bien-être physique, social et émotionnel. Certains médecins et militants s'interrogent sur l'éthique de cette étude.
La professeure Emily Simonoff, responsable de l'étude, a déclaré que la recherche vise à améliorer les soins de santé en comprenant mieux comment soutenir les jeunes avec une incongruence de genre. Ce débat sociétal sur la transition de genre est important, mais l'accent reste sur le bien-être des jeunes.
Les enfants participant à l'essai doivent avoir accès aux services de genre et être diagnostiqués avec une incongruence de genre. Ils devront avoir atteint la puberté, mais être âgés de moins de 16 ans, et satisfaire à des critères stricts. Une évaluation médicale et psychologique approfondie sera requise avant de commencer le traitement.
Les jeunes devront également démontrer une compréhension suffisante des impacts potentiels des bloqueurs de puberté pour donner leur consentement. De plus, l'accord d'un parent ou tuteur légal sera nécessaire, et un soutien psychologique continu sera fourni.
Pour évaluer l'impact des médicaments, les chercheurs prévoient de commencer un groupe sur le traitement immédiatement et un autre groupe 12 mois plus tard. Les enfants seront sélectionnés au hasard pour ces groupes. Les chercheurs ont indiqué qu'il n'y aurait pas d'âge minimum pour prendre les médicaments, même si la puberté débute généralement vers 11 ans pour les filles et 12 ans pour les garçons.
Ce procès examinera des problématiques telles que la densité osseuse, le développement cérébral et la santé mentale au fil du temps. L'équipe de recherche a déjà obtenu l'approbation éthique et l'essai devrait commencer en janvier, avec l'objectif de recruter cinq à six enfants par mois.
Le procès des bloqueurs de puberté suscite déjà des controverses, certains militants menaçant d'intenter des actions en justice. Keira Bell, qui a poursuivi la clinique de genre de Tavistock en 2020, a demandé l'arrêt immédiat de l'essai. Elle considère qu'il est « dégoûtant » que des enfants soient soumis à ces traitements, déjà interdits pour des raisons de sécurité.
Dans son cas, la Haute Cour a statué que les moins de 16 ans étaient peu susceptibles de donner un consentement éclairé. Cependant, cette décision a été annulée par la Cour d'appel, qui a affirmé que les médecins pouvaient évaluer la capacité des jeunes à consentir au traitement.
Le procès des bloqueurs de puberté soulève des questions éthiques et scientifiques importantes. La nécessité d'une recherche rigoureuse et d'une amélioration des options de traitement pour les jeunes en questionnement sur leur genre est cruciale. Les voix des jeunes trans et de leurs familles doivent être au cœur de ces discussions pour garantir un accès à des soins de santé de qualité.