Procès Aristophil : L’histoire d’un gagnant de l’EuroMillions accusé d’avoir arnaqué des milliers de personnes

Introduction au scandale Aristophil

Le scandale Aristophil est souvent qualifié de plus grande escroquerie de l’histoire de l’art. Avec près d’un milliard d’euros de préjudice et 30 000 victimes, cette affaire a nécessité dix ans d’enquête. Le procès s'est tenu jusqu'à début octobre, impliquant 7 000 parties civiles.

Les origines d'Aristophil

Fondée en 1990 par Gérard Lhéritier, Aristophil achetait des manuscrits anciens et divers écrits, allant des lettres de Napoléon aux dessins du « Petit Prince » de Saint-Exupéry. L’entreprise proposait à ses clients d’investir dans ces textes, souvent en indivision.

La promesse d’un rendement de 8 à 9 % par an, avec un engagement de cinq ans, a attiré de nombreux particuliers. Geoffroy de la Taille, un investisseur, se souvient : « Je voyais mes 180 000 euros devenir 250 000, c’était énorme ». Certains investissaient même jusqu’à 750 000 euros.

La montée en légitimité

Gérard Lhéritier, devenu l’empereur des manuscrits, a su se forger une légitimité au sein des cercles littéraires parisiens. Grâce à des coups médiatiques efficaces et des soutiens influents, comme le journaliste Patrick Poivre d’Arvor, il a réussi à gagner la confiance de nombreux investisseurs.

Cependant, dès 2012, les derniers investisseurs ne reçoivent plus les rendements promis. Cette situation a mis en lumière les problèmes financiers croissants d'Aristophil, qui étaient loin d'être visibles à l'extérieur.

Le coup du destin

Un tournant inattendu survient lorsque Gérard Lhéritier remporte 170 millions d’euros à l’Euromillions. Il décide d’utiliser 40 millions pour continuer à financer Aristophil. Ce coup de chance ne suffit pas à sauver l’entreprise de son destin tragique.

En 2014, des perquisitions mènent à la liquidation d'Aristophil. Les manuscrits sont alors vendus aux enchères à des prix souvent dérisoires, révélant que les manuscrits étaient surévalués.

Conclusion

Le scandale Aristophil illustre les dangers des investissements dans des secteurs non régulés. Les victimes, nombreuses, ont vu leurs espoirs s'effondrer, tandis que l'histoire de cette entreprise reste un avertissement sur les promesses trop belles pour être vraies. Ce cas souligne l'importance de la vigilance dans le monde de l'investissement.