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Procès de Joël Le Scouarnec : L'heure du réquisitoire face à un « risque de récidive maximal »

Publié le : 23 mai 2025

Introduction

Le procès de Joël Le Scouarnec, ex-chirurgien, a révélé des faits horrifiants s'étendant de 1989 à 2014. Après trois mois d'audience, le réquisitoire a été prononcé, mettant en lumière des agressions sur 299 victimes, dont de nombreux mineurs. La gravité des accusations soulève des questions cruciales sur la sanction appropriée.

Accusations et reconnaissance des faits

Joël Le Scouarnec a reconnu l'intégralité des faits qui lui sont reprochés. Le procureur, Stéphane Kellenberger, devrait demander une peine maximale de 20 ans de réclusion. En 2020, l'accusé avait déjà été condamné à 15 ans pour des actes similaires. Son avocat, Me Maxime Tessier, admet que son client est « archi coupable ».

La question centrale demeure : quelles mesures de sûreté seront appliquées pour prévenir une récidive? Bien que l'accusé ait 74 ans, son dangerosité a été soulignée par plusieurs experts tout au long du procès.

Expertise et risques de récidive

Les experts qui ont examiné Joël Le Scouarnec le jugent totalement responsable de ses actes. Ils notent un risque de récidive très important, affirmant qu'il n'éprouve aucune compassion pour ses victimes. La psychiatre Isabelle Alamone évoque un profil inquiétant et souligne que la détention est la meilleure garantie contre de nouveaux crimes.

Patrice Lenormand, psychologue, a également alerté sur un risque de récidive « maximal », qualifiant l'accusé de « concentré de perversions sexuelles ». Ces témoignages renforcent la nécessité d'une peine sévère.

Évolution et déclarations de l'accusé

Au cours du procès, la défense a mis en avant l'« évolution » de Joël Le Scouarnec. Malgré ses précédentes dénégations, il a fini par reconnaître l'ensemble des faits. Toutefois, il continue de clamer qu'il n'a aucun souvenir individuel de ses victimes, ce qui suscite l'agacement des parties civiles.

Ses excuses, répétées de manière presque mécanique, sont mises en doute par de nombreux avocats. Me Virginie Hamon a souligné que l'accusé se ment à lui-même en affirmant ne plus avoir d'attirance pour les enfants.

Réflexions sur la nature des crimes

Me Rodolphe Costantino a averti qu'il ne faut pas réduire cette affaire à une simple question de pédophilie. Selon lui, la perversion de Joël Le Scouarnec est ancrée dans sa personnalité et doit être prise en compte dans le jugement. Ignorer cet aspect pourrait mener à une erreur de jugement grave.

Le passé de l'accusé, y compris une condamnation en 2005 pour détention d'images pédopornographiques, soulève des questions sur la surveillance et les mesures prises à son encontre. Malgré cela, il a continué à exercer sans restrictions.

Conclusion et attentes

Le procès se poursuivra avec les plaidoiries de la défense. Le verdict est prévu pour le 28 mai. Les enjeux sont élevés, tant pour les victimes que pour la société. La nécessité d'une justice ferme et d'une protection efficace contre la récidive est plus que jamais d'actualité.

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