Les retards dans le procès de mon agresseur m'ont terrifiée, raconte la survivante à la BBC.

Témoignage d'une survivante de viol

Une survivante de viol a partagé son histoire avec la BBC, évoquant comment les retards dans le procès de son agresseur l'ont laissée "resilencée" et "non humaine". Morwenna Loughman, victime d'un viol violent en février 2023, a subi plus de 48 blessures et a vu son agresseur condamné en août 2025, plus de deux ans après les faits.

Les retards dans le système judiciaire

Morwenna a expliqué qu'elle avait continué à se battre parce qu'elle avait un instinct profond que son agresseur avait déjà agi ainsi auparavant et qu'il le referait. Elle a déclaré : "Nous devions l'arrêter". Ce témoignage intervient alors qu'une nouvelle étude de l'association Rape Crisis England and Wales révèle qu'un tiers des procès ont été reportés au moins une fois en 2024, contre un sur dix en 2015.

À 36 ans, Morwenna a décidé de renoncer à son droit à l'anonymat. Elle a confié que le fait d'apprendre que sa première date de procès avait été annulée l'a laissée "dévastée". Elle est déterminée à lutter contre un système qui semble construit pour la minimiser.

Les conséquences psychologiques

Morwenna a également découvert qu'après le premier retard, son agresseur violait régulièrement ses conditions de liberté sous caution. "Il aurait pu être n'importe où", a-t-elle déclaré. Le deuxième retard a eu lieu après qu'elle a reçu un message de la police indiquant que le procès était "prêt" à se dérouler, pour finalement être annulé à nouveau huit heures plus tard, sans explication.

Elle a partagé avec Newsnight qu'elle était devenue "une ombre" d'elle-même, souffrant de cauchemars, de flashbacks et d'un stress post-traumatique aigu. Cela a entraîné des épisodes de vomissements sévères. "J'ai perdu mon emploi. J'ai perdu ma maison, qui était devenue une scène de crime", a-t-elle déclaré.

Réactions des autorités

L'association Rape Crisis a souligné que ces retards dans le système judiciaire sont une cause directe de retraumatisation pour les victimes, mettant davantage de femmes et de filles en danger. La ministre de la Justice, Sarah Sackman, a qualifié la situation d'"absolument inacceptable", reconnaissant que les tribunaux pénaux étaient "dans un état de crise".

Elle a ajouté que le gouvernement travaillait à l'expansion de la capacité des salles d'audience et à la recrute de personnel supplémentaire. "La justice retardée est la justice niée", a-t-elle affirmé.

Reconstruction de la vie

Avec son agresseur enfin condamné, Morwenna a déclaré qu'elle commençait à peine à reconstruire sa vie. "C'est seulement maintenant qu'il a été condamné que je peux commencer à me sentir à nouveau moi-même", a-t-elle dit. "Être violée vous viole de la manière la plus horrifiante qui soit." Elle a précisé qu'elle n'avait pas pu regarder les gens dans les yeux pendant deux ans et demi.

Elle espère maintenant pouvoir avancer et reconstruire son existence. Si vous avez été affecté par des abus ou de la violence sexuelle, des aides et des soutiens sont disponibles auprès de la BBC Action Line.

Conclusion

Le témoignage de Morwenna Loughman met en lumière les défis que rencontrent les victimes de viol face à un système judiciaire souvent inadapté. Les retards dans les procès peuvent avoir des conséquences dévastatrices sur la vie des survivants, soulignant l'urgence d'une réforme.