Majdi Mustafa Nema, ancien officier de l'armée de Bachar el-Assad, a rejoint les rebelles du groupe radical islamiste Jaysh al-Islam dès le début de la révolution syrienne en 2011. Aujourd'hui, il se présente comme un « lanceur d'alerte » dans une affaire qui suscite l'attention de la cour et des parties civiles.
Majdi Nema est jugé à Paris pour complicité de crimes de guerre en Syrie. Il a déclaré avoir voulu dénoncer le recrutement de mineurs par son ancien groupe après l'avoir quitté. Entre 2013 et 2016, il est soupçonné d'avoir aidé à enrôler des enfants pour les former à l'action armée.
Il conteste ces accusations, affirmant qu'il œuvrait en tant que porte-parole depuis la Turquie et ne pouvait donc pas être impliqué directement dans ces faits. Cette défense soulève des questions sur son rôle au sein de Jaysh al-Islam.
Lors du procès, Me Marc Bailly, avocat des parties civiles, a diffusé une vidéo montrant des membres de JAI, y compris des jeunes garçons. Nema a reconnu cette vidéo, affirmant qu'elle faisait partie d'une affaire que son équipe préparait contre JAI pour crimes de guerre.
Il a expliqué avoir travaillé sur ce dossier pendant un an et demi, mais a déploré que la Turquie ait refusé de lancer des poursuites. Cela a renforcé son auto-proclamé statut de lanceur d'alerte.
Me Bailly a souligné des déclarations de Nema, où il affirmait être toujours loyal à JAI. Nema a exprimé son indignation, affirmant qu'il est avec toutes les organisations. Il a défendu les factions rebelles face à Bachar al-Assad, qu'il qualifie de criminel.
Cette loyauté soulève des questions sur la possibilité d'intenter une action en justice contre JAI. Nema a répondu que cela était possible si l'on le décidait, faisant allusion à la complexité de la situation.
Les échanges entre Nema et son avocat mettent en lumière les enjeux de cette affaire. Nema a déclaré être prêt à répondre à des questions sur la légalité des actions de JAI. Cela pourrait avoir des implications significatives pour d'autres membres du groupe.
Me Bailly a insisté sur l'importance de ces témoignages, affirmant qu'ils pourraient éclairer la vérité sur les activités de JAI et les accusations portées contre Nema. Cette affaire pourrait avoir des répercussions bien au-delà du tribunal.
Le procès de Majdi Mustafa Nema met en lumière des questions complexes sur le recrutement d'enfants et la loyauté envers des groupes armés. Les témoignages et les preuves présentés pourraient influencer l'avenir des enquêtes sur les crimes de guerre en Syrie. Cette affaire reste à suivre de près.