Le procès de deux ex-dirigeants du Canard enchaîné s'ouvre mardi, révélant des accusations graves d'abus de biens sociaux. Cette affaire, qui a secoué le journal satirique, met en lumière des pratiques controversées au sein de sa direction.
Michel Gaillard, ancien président du Canard enchaîné, et Nicolas Brimo, son successeur, seront jugés avec André Escaro, un ancien dessinateur, et sa compagne Édith Venderdaele. Ils font face à des accusations d'abus de biens sociaux, de faux et d'usage de faux.
Le procès, qui devait initialement se tenir en octobre 2024, a été avancé à la demande de la défense d'André Escaro, âgé de 97 ans. L'état de santé de ce dernier a été cité comme raison pour ce report.
Les quatre prévenus devront répondre de diverses infractions, y compris la déclaration frauduleuse pour obtenir une carte de presse. Les enquêteurs estiment le préjudice à près de 1,5 million d'euros entre 2010 et 2022.
Christophe Nobili, journaliste et plaignant, a dénoncé des pratiques douteuses, notamment le fait que la compagne d'Escaro aurait perçu un salaire sans avoir travaillé. Ce scandale a provoqué une crise au sein du journal.
Les avocats de Christophe Nobili ont exprimé leur impatience à connaître les raisons derrière le détournement de fonds au profit de la compagne d'un ancien dirigeant. Ils ont appelé à une condamnation des pratiques jugées dépassées.
Cette affaire a également mis en lumière des tensions internes au sein de la rédaction, avec des procédures de licenciement et des accusations de harcèlement entre journalistes.
En mars 2023, Christophe Nobili a publié un livre intitulé « Cher Canard », exposant les fractures au sein de la rédaction. Malgré des tentatives de licenciement, la direction a été déboutée par les autorités compétentes.
De plus, le Canard enchaîné a déposé une plainte pour perquisition numérique illégale, qui a été classée sans suite. Cependant, une nouvelle plainte a été déposée pour obtenir l'intervention d'un juge d'instruction.
Le procès à venir du Canard enchaîné soulève des questions cruciales sur la gestion au sein du journal. Les accusations d'abus de biens sociaux et de fraude mettent en lumière des pratiques qui doivent être examinées de près. Les lecteurs attendent des réponses claires sur cette affaire qui touche à l'intégrité d'un symbole de la satire française.