Le célèbre acteur français Gérard Depardieu risque une peine de prison avec sursis et une inscription au registre des délinquants sexuels s'il est reconnu coupable aujourd'hui d'agression. Lors de son procès, il y a six semaines, le tribunal a entendu le témoignage de deux femmes affirmant que l'acteur de 76 ans les avait agressées sur un plateau de tournage à Paris en 2021. Depardieu nie les accusations.
Dans son réquisitoire devant le juge le 27 mars, le procureur Laurent Guy a déclaré : "Il est parfaitement possible d'être un excellent acteur et un grand père - et pourtant de commettre un crime." Il a insisté : "Vous n'êtes pas ici pour juger le cinéma français. Vous êtes ici pour juger Gérard Depardieu, comme n'importe quel autre citoyen."
Le procureur a demandé une peine de prison avec sursis de 18 mois, ainsi qu'une amende de 20 000 euros et une inscription sur la liste des délinquants sexuels. Claude Vincent, représentant l'une des deux femmes plaignantes, a qualifié Depardieu de "misogyne" et d'une "étude de cas en sexisme."
Pour sa défense, Jérémie Assous a réclamé un acquittement, qualifiant l'équipe des plaignantes de "plus militante que juridique." Il a déclaré : "Ils ne peuvent pas supporter qu'il y ait même une défense. Ils pensent que toute défense est une agression supplémentaire."
Les agressions présumées se sont produites en septembre 2021, lors du tournage du film Les Volets Verts, qui traite d'un acteur vieillissant. C'était la première fois que Depardieu comparaissait devant le tribunal pour des accusations d'agression sexuelle.
La première plaignante, une décoratrice de plateau, a raconté qu'après une légère dispute avec Depardieu, il l'a attrapée entre ses jambes et l'a maintenue par les hanches. La seconde femme, assistante réalisatrice, a affirmé que l'acteur l'avait touchée aux fesses et aux seins à trois reprises, à travers ses vêtements.
Depardieu a nié ces allégations, affirmant qu'il avait peut-être touché les femmes par accident ou pour garder son équilibre. À la fin des audiences, il a déclaré : "Mon nom a été traîné dans la boue par des mensonges et des insultes."
Depardieu a exprimé que vivre un procès était une expérience très spéciale pour un acteur, comparant cela à un film de science-fiction. Il a remercié les équipes de la procureur et de la défense pour les leçons qu'il a tirées sur le fonctionnement des tribunaux.
Bien qu'il n'ait pas travaillé en tant qu'acteur depuis trois ans, il a récemment été rapporté qu'il avait commencé à tourner aux Azores pour un film réalisé par son amie, l'actrice Fanny Ardant. Depardieu incarne un magicien sur une île mystérieuse.
Fanny Ardant, qui a joué avec lui dans Les Volets Verts, a témoigné en sa défense, déclarant que le génie comporte un élément extravagant et dangereux. Elle a décrit Depardieu comme à la fois "monstre et saint."
Brigitte Bardot, une autre actrice française, a également pris la défense de Depardieu, déplorant le fait que des personnes talentueuses soient punies pour des gestes inappropriés. Elle a affirmé : "Le féminisme n'est pas mon truc. Personnellement, j'aime les hommes."
Le procès de Gérard Depardieu soulève des questions complexes sur la culture et les comportements dans l'industrie cinématographique. Les témoignages et les répliques des avocats illustrent les tensions entre la justice et la perception publique. Quelle que soit l'issue, cette affaire marquera un tournant dans la discussion sur le traitement des allégations d'agression sexuelle.