Un nombre croissant de jeunes Canadiens assument des responsabilités de soins pour leurs proches. Cette situation soulève des questions sur le soutien nécessaire à ces jeunes. Les médecins de famille doivent s'adapter à cette réalité grandissante.
À travers le Canada, environ 1,5 million de jeunes âgés de 15 à 30 ans s'occupent de proches souffrant de problèmes de santé à long terme. Ces chiffres, issus d'une enquête de 2018 de Statistique Canada, ne reflètent pas la réalité actuelle, car ils n'incluent pas les aidants de moins de 15 ans.
Les jeunes aidants, comme Najiha Rahman, qui s'occupe de sa mère atteinte de la SLA, réalisent souvent tardivement que leurs responsabilités ne sont pas normales pour leur âge. Cette prise de conscience peut être accablante et les exposer à des défis mentaux.
Les jeunes aidants font face à des défis spécifiques. Souvent, ils n'ont pas de pairs qui comprennent leur situation, ce qui les rend moins enclins à partager leurs expériences. Cela contribue à leur sentiment d'isolement et à des problèmes de santé mentale.
Selon Vivian Stamatopoulos, sociologue à l'Université Ontario Tech, ces jeunes représentent une population cachée qui pourrait souffrir de conséquences à long terme sans un soutien adéquat. Les services de santé ne suivent pas le rythme de la population vieillissante, exacerbant la situation.
Une étude récente publiée dans le journal Canadian Family Physician souligne l'importance pour les équipes de soins primaires de reconnaître et de soutenir ces jeunes. Les médecins de famille sont en position d'identifier les jeunes aidants et d'évaluer leur bien-être mental.
Lucas Perri, un jeune qui a pris soin de son grand-père, souligne qu'il aurait bénéficié de questions sur son état mental. Les médecins pourraient poser des questions simples pour identifier les jeunes aidants et les orienter vers les ressources nécessaires.
Dr. Karen Okrainec, spécialiste en médecine interne, insiste sur le fait que tous les professionnels de la santé doivent jouer un rôle dans le soutien des jeunes aidants. Elle a développé un kit d'outils pour aider ses collègues à identifier ces jeunes et à leur fournir des ressources.
Des exemples d'autres pays, comme le Royaume-Uni, montrent l'importance d'évaluer les situations des jeunes aidants. Le gouvernement britannique offre des paiements directs aux jeunes, leur permettant d'accéder à de l'aide ou à des fournitures nécessaires.
Les jeunes aidants comme Najiha Rahman méritent d'être reconnus et soutenus. Leur situation, bien que difficile, ne devrait pas être ignorée. Avec une attention accrue et des ressources appropriées, il est possible d'améliorer leur qualité de vie et de réduire les risques pour leur santé mentale.