
Emmanuel Macron hausse le ton face à la Chine, menaçant d'imposer des droits de douane « dans les tout prochains mois » si Pékin ne prend pas des mesures pour réduire le déficit commercial avec l’Union européenne. Dans un entretien avec le quotidien français Les Échos, il a déclaré : « Je leur ai dit que, s’ils ne réagissaient pas, nous, Européens, serions contraints de prendre des mesures fortes. »
Le président français, de retour d’un voyage officiel en Chine, a souligné les tarifs douaniers imposés par Washington sur les produits chinois. Bien que ces tarifs aient été réduits de 57 % à 47 % suite à un accord, la situation reste préoccupante. « La Chine vient percuter le cœur du modèle industriel européen », a-t-il affirmé, mettant en lumière les défis posés par le protectionnisme américain.
Emmanuel Macron a noté que le protectionnisme de l'administration Trump aggrave les problèmes européens. « Elle redirige les flux chinois massivement sur nos marchés », a-t-il déclaré. Cette situation met l’industrie européenne dans une position délicate, entre les pressions extérieures et la nécessité de protéger ses intérêts.
« Aujourd’hui, c’est une question de vie ou de mort pour l’industrie européenne », a-t-il ajouté. Cependant, il est conscient que former un front commun en Europe est complexe, notamment avec l'Allemagne, qui n'est « pas encore totalement sur notre ligne » concernant la Chine.
Lors de sa visite en Chine, Macron a insisté sur la nécessité pour l’Europe d’accepter des investissements chinois pour réduire le déficit commercial. « Nous ne pouvons pas constamment importer. Les entreprises chinoises doivent venir sur le sol européen », a-t-il plaidé.
Une dizaine de secteurs sont concernés, notamment les batteries, le raffinage de lithium, et les technologies de recyclage. Toutefois, il a précisé que ces investissements ne doivent pas être prédateurs, visant à créer des dépendances.
Emmanuel Macron a également souligné que l’UE doit se protéger dans les secteurs les plus vulnérables, comme l’automobile, face à la concurrence des véhicules électriques chinois. Parallèlement, il a appelé à « réengager une politique de compétitivité » pour renforcer l'économie européenne.
Cette politique inclut des mesures telles que la simplification des réglementations, l’approfondissement du marché unique et des investissements dans l’innovation. Une juste protection des frontières et une politique monétaire ajustée sont également essentielles pour l’avenir de l’industrie européenne.
Emmanuel Macron met en lumière les défis que pose la Chine pour l’Europe, tout en appelant à des mesures concrètes pour protéger l’industrie européenne. La nécessité d’un équilibre entre investissements et protection des intérêts économiques est cruciale. L’avenir de l’économie européenne dépendra de la capacité à naviguer ces tensions tout en favorisant la compétitivité.