La guerre commerciale entre les États-Unis et le Canada commence à se faire sentir sur les prix des produits alimentaires. Des hausses de prix sont observées sur certains articles, mais de nombreux produits alimentaires américains ne sont pas concernés par ces tarifs, atténuant ainsi l'impact global sur les budgets alimentaires.
Selon les experts du secteur alimentaire canadien, les contre-tarifs commencent à influencer les prix des produits. Gary Sands, vice-président de la Fédération canadienne des détaillants indépendants, souligne que les petits épiciers ont vu leurs coûts augmenter. Les produits frais taxés subissent les hausses les plus rapides, car ils sont périssables et se vendent rapidement.
En raison des faibles marges bénéficiaires des détaillants, qui tournent autour de deux pour cent, ces hausses de coûts sont souvent répercutées sur les consommateurs. Sands explique que lorsque les fabricants de nourriture imposent des augmentations, les petits détaillants n'ont d'autre choix que de les transmettre aux clients.
Le gouvernement canadien a imposé des tarifs de 25 % sur 30 milliards de dollars de produits américains, y compris des aliments comme le jus d'orange, les baies et les noix. Ces contre-tarifs commencent à se refléter dans la chaîne d'approvisionnement et sur les étagères des magasins.
Les données de l'indice des prix à la consommation montrent également une légère augmentation des prix des aliments. En février, les prix des aliments en magasin ont augmenté de 2,8 % par rapport à l'année précédente, atteignant 3,2 % en mars.
Les producteurs alimentaires canadiens ressentent également la pression des tarifs. Michael Graydon, PDG de l'organisation Food, Health & Consumer Products of Canada, indique que les producteurs de tomates en conserve, par exemple, doivent faire face à des coûts accrus en raison des tarifs sur les tomates importées.
Des produits comme le café, le chocolat et les noix, souvent utilisés dans la production alimentaire, sont également soumis à des contre-tarifs. Actuellement, de nombreux producteurs choisissent d'absorber ces coûts supplémentaires, attendant de voir comment la situation évolue.
Le mouvement en faveur des produits canadiens ajoute une pression supplémentaire sur les détaillants indépendants. Sands note que les consommateurs veulent voir plus de produits canadiens sur les étagères. Cela crée une demande accrue, mais les petits détaillants ont du mal à changer rapidement leurs chaînes d'approvisionnement.
Les épiciers doivent maintenant s'approvisionner auprès de pays comme la Turquie ou l'Afrique du Sud pour éviter les tarifs sur les oranges américaines. Cela complique encore la situation pour les petits détaillants qui ne peuvent pas rivaliser avec les grandes chaînes.
Bien que les impacts des tarifs sur les prix des aliments commencent à se faire sentir, il reste à voir comment la situation évoluera. Certains augmentations de prix n'ont pas encore été appliquées, car le processus de justification des hausses peut prendre plusieurs semaines. En attendant, les consommateurs peuvent explorer des alternatives canadiennes pour éviter les hausses de prix liées aux tarifs.