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Ce professeur a jadis enseigné à l'Université Al-Azhar de Gaza. Il est revenu sur un campus en ruines.

Publié le : 14 février 2025

Retour d'un professeur à l'université Al-Azhar

Pour la première fois depuis le début de la guerre, Muhammad Juma Khattab a fait son retour sur le campus d'Al-Azhar à Gaza. En parcourant les décombres, il découvre des livres brûlés, des anciens relevés de notes et du mobilier de bureau. Ces souvenirs lui rappellent les jours d'enseignement qu'il a connus avant le conflit.

Âgé de 80 ans, Khattab avance avec l'aide d'une canne, déterminé à voir l'état de son ancien lieu de travail. D'une voix empreinte d'émotion, il évoque sa vie marquée par de nombreuses guerres et des voyages à l'étranger pour le travail et l'éducation. Aujourd'hui, vêtu d'un blazer bleu marine et d'un pull, il se dirige vers l'université qu'il a tant aimée.

Les conséquences de la guerre sur l'éducation

Les experts des Nations Unies expriment leur inquiétude face à la destruction des espaces éducatifs à Gaza. Dans un communiqué, ils parlent de "scholasticide", soulignant les efforts délibérés pour détruire le système éducatif palestinien. Selon les données palestiniennes officielles, toutes les institutions d'enseignement supérieur de Gaza ont été touchées.

Les Forces de défense israéliennes (IDF) ont rejeté ces accusations, les qualifiant de "sans fondement". Elles affirment avoir trouvé des armes et des tunnels sur le campus d'Al-Azhar, prétendant que ces installations étaient utilisées par Hamas pour attaquer les troupes israéliennes.

Un campus en ruines

Alors que Khattab s'approche de l'université, le paysage devient de plus en plus désolé. Les effets de la guerre sont visibles partout, transformant le terrain en un paysage grisâtre. À l'aide de sa canne, il montre ce qui était autrefois des lieux de vie académique, maintenant réduits à des ruines.

Il déclare avec tristesse : "C'est tout ce qu'il reste de l'université, un seul bâtiment". Ce bâtiment, autrefois animé par des conférences scientifiques, est aujourd'hui un symbole de la destruction.

Les souvenirs d'un passé riche

Khattab, qui a obtenu son doctorat en chimie et biologie à l'université de Bochum en Allemagne, se souvient de son parcours professionnel en Arabie Saoudite, en Libye et au Soudan. De retour à Gaza en 1995, il est choqué par les récents commentaires de l'ancien président américain Donald Trump sur la prise de contrôle de Gaza.

Il exprime son indignation : "Nos racines sont très profondes, nous ne quitterons jamais ce pays." Cette déclaration souligne l'attachement profond des Palestiniens à leur terre, malgré les défis auxquels ils font face.

Destruction et désespoir

En marchant sur le campus, Khattab est frappé par la destruction omniprésente. Les canisters de bombes, étiquetés en hébreu, jonchent le sol. Il ramasse un de ces canisters, se demandant où sont allés les contenus et quelles vies ils ont pu toucher.

Le bâtiment encore debout abrite des facultés autrefois florissantes. En parcourant les couloirs, il murmure : "Tout est détruit". Les murs sont couverts de graffitis, témoignant de l'occupation militaire.

Conclusion

Le retour de Muhammad Juma Khattab sur le campus d'Al-Azhar est un rappel poignant des ravages causés par la guerre. Son témoignage met en lumière l'importance de l'éducation et les défis auxquels font face les Palestiniens. Alors que l'avenir reste incertain, son attachement à son pays et à son université demeure inébranlable.

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