
Une récente décision judiciaire pourrait avoir des répercussions importantes. Le tribunal administratif de Lille a condamné l'État à indemniser une famille dont la fille a été privée de 55 heures d'enseignement de français durant l'année scolaire 2022-2023. Cette situation découle de l'absence prolongée de son enseignant au collège Gambetta de Lys-lez-Lannoy.
Dans son jugement rendu le 28 novembre, le tribunal a souligné que la mission d'enseignement confiée au ministre de l'Éducation nationale doit couvrir « toutes les matières obligatoires ». Il est donc impératif que l'État assure un enseignement de qualité à tous les élèves.
Cette absence de cours a eu des conséquences significatives pour l'élève. En effet, elle a été privée de 55 heures d'enseignement, ce qui représente « 34 % du volume horaire annuel » en français en classe de sixième. Cette année est considérée comme charnière dans le parcours scolaire des élèves.
Le tribunal a noté que l'élève a « nécessairement accusé un retard et des lacunes » dans ses apprentissages. Ces manques lui ont causé un préjudice direct et certain, ce qui a conduit à la condamnation de l'État à verser 470 euros à la famille pour le dommage subi.
Le tribunal a estimé que « l'État a commis une faute » en ne garantissant pas l'enseignement adéquat. Les mesures prises par le rectorat pour compenser ces absences n'ont pas suffi à exonérer l'État de sa responsabilité. La gravité de la situation a été mise en avant par le volume élevé d'heures non dispensées.
Cette décision pourrait ouvrir la voie à d'autres recours similaires. Elle souligne l'importance de l'enseignement et la nécessité d'assurer un suivi rigoureux des absences des enseignants.
Le même jour, un autre dossier a été examiné concernant une autre enfant de la même famille, qui a été privée de 19 heures d'enseignement de physique-chimie. Toutefois, le tribunal n'a pas jugé que l'État avait commis une faute dans ce cas, considérant que le volume d'heures manquées était insuffisant pour constituer une période appréciable.
Cela démontre que chaque situation est unique et que les décisions judiciaires peuvent varier en fonction des circonstances. Néanmoins, cette affaire met en lumière les enjeux de l'enseignement public et la responsabilité de l'État.
En conclusion, cette décision du tribunal administratif de Lille a des implications majeures pour l'éducation en France. Elle rappelle l'importance de garantir un enseignement de qualité et d'assurer la présence des enseignants. Les élèves doivent pouvoir bénéficier de leur droit à l'éducation, sans interruption ni lacunes.