Le programme Made in Exile de Hot Docs met en lumière une cohorte de cinéastes lors de ce festival. Ces artistes racontent des histoires de guerre et de crise dans leurs pays d'origine, qu'ils ont dû quitter. Ce programme vise à sensibiliser le public sur les réalités des conflits et des crises humanitaires.
Le réalisateur Timeea Mohamed Ahmed a commencé à travailler sur Khartoum sans savoir à quel point la situation en Sudan deviendrait complexe. Le film, qui a eu sa première canadienne à guichets fermés, devait rassembler plusieurs réalisateurs pour partager leurs récits. Cependant, une guerre soudaine a rendu la réalisation du film presque impossible.
En 2023, l'équipe a dû fuir vers l'Afrique de l'Est, utilisant des outils créatifs comme des écrans verts et l'animation pour compléter le film. Cela a démontré comment l'exil peut également être une source de collaboration et d'innovation, malgré les défis.
Les films présentés dans le cadre de Made in Exile illustrent des stratégies uniques face à l'adversité. Ahmed évoque la diversité de l'équipe de Khartoum, qui comprend un éditeur palestinien et un producteur italien. Cela montre que l'exil peut être un avantage plutôt qu'une simple désavantage.
Les récits de ces cinéastes offrent des signes d'espoir, malgré la tragédie qui les entoure. Ils révèlent comment la collaboration entre artistes de différentes nationalités peut donner naissance à des œuvres puissantes et significatives.
Areeb Zuaiter, réalisatrice de Yalla Parkour, a passé une décennie à documenter l'histoire d'un jeune athlète de parkour tentant de quitter Gaza. Son film, qui offre un aperçu de la vie à Gaza avant le conflit, est teinté de son propre sentiment d'exil. Bien qu'elle soit née en Cisjordanie, elle a quitté son pays avec ses parents lorsqu'elle était bébé.
La guerre a intensifié son besoin de terminer ce projet. Elle a ressenti une urgence à montrer les conditions de vie à Gaza tout en restant sensible à la situation actuelle. Ce besoin de raconter des histoires est essentiel pour comprendre la réalité des personnes touchées par le conflit.
Le documentaire The Longer You Bleed aborde les conséquences de la guerre en Ukraine à travers les yeux de Liubov Dyvak. Elle partage son expérience de la traumatologie causée par les médias sociaux, où elle se sent coupable de survivre dans un endroit sûr. Son film explore comment la guerre et les réseaux sociaux sont interconnectés, affectant la perception et l'expérience des Ukrainiens.
En discutant avec d'autres Ukrainiens dans des situations similaires, Dyvak a trouvé un sentiment de connexion. Ce processus a permis de diminuer son sentiment de solitude et de créer un espace pour partager des émotions complexes, essentielles pour la santé mentale et la survie.
Le programme Made in Exile de Hot Docs met en avant des récits puissants qui transcendent les frontières. Ces films sont des témoignages de résilience et d'espoir, montrant comment l'art peut émerger même des situations les plus difficiles. Les histoires partagées par ces cinéastes rappellent l'importance de la voix des artistes dans des temps de crise.