Yolanda Díaz, vice-présidente deuxième et leader de Sumar, a pris les devants avant la première intervention de Pedro Sánchez au Congrès. Ce dernier doit expliquer la participation de l'Espagne au plan de réarmement européen, qui implique une augmentation des dépenses militaires. Díaz, qui ne prendra pas la parole mercredi, exprime son désaccord avec le gouvernement sur cette question cruciale.
Elle souligne que le problème ne réside pas simplement dans le changement de terminologie, mais dans la nécessité de transformer l'ensemble du projet européen. En effet, elle conteste la demande de Sánchez de modifier le nom du plan proposé par Ursula Von der Leyen pour éviter le terme "réarmement", jugé peu populaire. Díaz affirme que ce n'est pas une simple question lexicale, mais une question de fond qui remet en cause la conception de l'Europe.
Díaz a exprimé ses préoccupations sur les réseaux sociaux, en soulignant les arguments de Sumar contre l'augmentation des dépenses militaires. Elle critique le point de vue de la Commission européenne sur la sécurité, qui diffère de celui de Sumar. Lors d'un vote récent au Congrès, le gouvernement a été divisé sur cette question, Sumar s'opposant au plan de Von der Leyen.
Elle insiste sur le fait que "réduire l'autonomie stratégique de l'Europe à une course aux armements est un grave erreur". Au lieu de cela, elle appelle à une reconstruction du projet européen, dont la priorité devrait être d'assurer la sécurité et la protection des citoyens européens.
Díaz rappelle que l'Union Européenne investit déjà 374 milliards d'euros dans la défense, soit trois fois plus que la Russie. Elle soutient qu'il ne s'agit pas de multiplier les dépenses militaires nationales, mais de mieux coordonner les efforts et d'assurer l'interopérabilité des forces armées. Un projet de sécurité doit être autonome, social et démocratique, loin de la dépendance aux États-Unis.
À son avis, le projet de sécurité européen doit intégrer des dimensions actuellement absentes, telles que la reindustrialisation, la souveraineté énergétique et numérique, ainsi que la lutte contre le changement climatique.
Díaz plaide également pour un nouveau contrat social en Europe, visant à résoudre les problèmes internes tels que la haine et l'inégalité. Elle propose que le projet européen se concentre sur ces défis pour renforcer la cohésion sociale. De plus, elle met l'accent sur le multilatéralisme comme un principe fondamental pour défendre la paix et la sécurité dans le cadre des Nations Unies.
Enfin, elle rejette l'idée d'un monde multipolaire, insistant sur l'importance d'une Europe unie et forte dans le contexte mondial actuel.
En résumé, Yolanda Díaz appelle à une réévaluation radicale du projet européen, mettant en avant la nécessité d'une approche axée sur la sécurité sociale et la cohésion. Ses critiques sur l'augmentation des dépenses militaires et l'orientation actuelle du gouvernement soulignent les défis auxquels l'Europe doit faire face pour garantir un avenir pacifique et prospère.