Les récents ordres exécutifs du président américain Donald Trump concernant l'exploitation minière en mer profonde suscitent des inquiétudes. Des experts en mines craignent que ces initiatives n'entraînent des conséquences environnementales graves. L'objectif de ces mesures est de promouvoir l'extraction de minéraux critiques, mais les impacts sur la vie aquatique restent incertains.
Le 24 avril, Trump a signé un ordre exécutif intitulé Débloquer les minéraux et ressources critiques en mer. Cet ordre vise à faciliter le développement de l'exploitation minière en mer profonde en accélérant le processus de permis et en investissant dans des technologies d'extraction. Les minéraux ciblés incluent le nickel, le cobalt et le manganèse, présents dans des nodules métalliques au fond de l'océan.
Nadia Mykytczuk, directrice de l'école de mines Goodman à l'Université Laurentienne, souligne que l'exploitation minière en mer profonde est encore non éprouvée. Elle met en garde contre les impacts potentiellement irréversibles sur l'environnement et la vie marine. Selon elle, il est essentiel d'explorer les dépôts terrestres avant de se tourner vers les ressources maritimes.
Les minéraux critiques extraits des profondeurs marines sont essentiels pour des technologies modernes, notamment les véhicules électriques. Cependant, Mykytczuk insiste sur le fait que l'avancement technologique ne doit pas se faire au détriment de l'environnement. « Nous serions des fous de créer un avenir durable aux dépens de notre planète », déclare-t-elle.
Mark Selby, PDG de Canada Nickel, indique que l'ordre exécutif met en lumière le besoin urgent des États-Unis en minéraux critiques. Actuellement, la majorité de l'approvisionnement mondial en nickel est contrôlée par des entreprises chinoises, ce qui rend la situation encore plus pressante pour le pays.
Après la signature de l'ordre exécutif, le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré que cette initiative violait le droit international, car de nombreux dépôts minéraux en mer se trouvent dans les eaux internationales. Selby n'est pas inquiet pour ses opérations, car les technologies d'extraction en mer profonde n'ont jamais été testées à une échelle commerciale.
Il souligne également que l'extraction de minéraux sous-marins serait coûteuse, nécessitant des technologies nouvelles et étant située loin des usines de traitement. Les nodules peuvent se trouver jusqu'à 4 000 mètres de profondeur, tandis que la mine de nickel la plus profonde à Sudbury n'atteint que 2 000 mètres.
Les initiatives de Trump pour l'exploitation minière en mer profonde soulèvent des questions cruciales sur l'impact environnemental et la viabilité économique. Alors que les États-Unis cherchent à sécuriser leur approvisionnement en minéraux critiques, il est impératif de considérer les risques environnementaux associés. L'avenir de l'exploitation minière en mer doit être abordé avec prudence et responsabilité.