Elizabeth Yao, la valedictorienne diplômée de Bell High School à Ottawa, a récemment fait l'objet de controverses. Après avoir exprimé des remarques pro-palestiniennes lors de son discours de remise des diplômes, elle a été invitée à ne pas se rendre à l'école le lendemain. Cette situation soulève des questions importantes sur la liberté d'expression dans les établissements scolaires.
Lors de sa cérémonie de remise des diplômes, Yao a partagé des souvenirs marquants de ses quatre années à Bell High School. Elle a mentionné un événement de collecte de fonds et ses moments passés à lire Shakespeare. Cependant, c'est la fin de son discours qui a suscité des réactions.
Yao a pris la parole pour évoquer le conflit à Gaza, déclarant : "Je dois reconnaître les atrocités coloniales et génocidaires d'aujourd'hui, y compris le massacre de plus de 17 000 enfants palestiniens à Gaza." Cette déclaration a été accueillie par des applaudissements de l'auditoire.
Le lendemain, Yao a reçu un appel de son directeur, lui indiquant que ses propos avaient "causé du tort". Il lui a conseillé de ne pas venir à l'école, une décision qui a suscité des critiques. Certains estiment que cette action va à l'encontre des politiques du Conseil scolaire d'Ottawa-Carleton.
Yao a affirmé qu'elle soutenait son discours, affirmant qu'il était important d'aborder des questions qui touchent sa communauté. "C'est un sujet qui affecte profondément ma communauté", a-t-elle déclaré.
Depuis le début de la guerre Israël-Hamas en octobre 2023, plus de 50 000 enfants ont été tués ou blessés à Gaza, selon UNICEF. Yao a souligné que le conflit était une préoccupation constante pour sa classe. Elle a mentionné que son école avait une importante population arabe et musulmane.
Elle a observé que ses camarades avaient participé à des manifestations pour sensibiliser le gouvernement canadien à la situation. "J'ai vu comment cela a affecté les étudiants autour de moi", a-t-elle ajouté.
Lyra Evans, une membre du conseil scolaire, a indiqué qu'elle recevait de nombreux messages de soutien pour Yao. "Personne n'a exprimé son mécontentement envers les commentaires de Yao", a-t-elle déclaré. Ses camarades, dont Hanna Abdalla, ont également soutenu Yao, soulignant l'importance de sa voix.
Abdalla a mentionné que critiquer Yao n'était pas juste, en soulignant la souffrance quotidienne des étudiants palestiniens. La situation a mis en lumière des tensions entre l'administration scolaire et la communauté palestinienne d'Ottawa.
Après l'attention médiatique, Yao a été mise en contact avec le Conseil national des musulmans canadiens (NCCM). Nusaiab Al-Azem, directrice des affaires juridiques du NCCM, a affirmé que l'école avait violé les politiques du conseil en punissant Yao pour ses déclarations pro-palestiniennes.
Evans a également soutenu que Yao n'avait enfreint aucune règle et a appelé à annuler la suspension. Elle a insisté sur la nécessité de respecter la liberté d'expression au sein des établissements scolaires.
La situation d'Elizabeth Yao met en lumière des questions cruciales sur la liberté d'expression et la responsabilité des institutions éducatives. Alors qu'elle prévoit de retourner à l'école, Yao reste déterminée à défendre les voix des opprimés. Ce cas pourrait avoir des répercussions significatives sur la relation entre le conseil scolaire et la communauté palestinienne d'Ottawa.