La Cour fédérale d'appel a ordonné au ministre canadien de la Santé de revoir sa décision de 2022 concernant l'utilisation de la psilocybine par 96 professionnels de la santé. Ces derniers souhaitaient obtenir des exemptions pour utiliser des champignons hallucinogènes dans le cadre de leur formation. Cette décision marque un tournant important dans l'accès à ces traitements.
La demande d'exemption initiale a été déposée par Jeff Toth, un infirmier praticien de la Nouvelle-Écosse. Les professionnels de la santé espèrent utiliser la psilocybine pour former des praticiens capables de l'administrer à des patients souffrant de conditions graves. Cependant, la refus de Santé Canada a suscité des critiques et des préoccupations.
Les champignons, souvent appelés champignons magiques, contiennent des substances psychoactives. Leur usage est légal au Canada uniquement si une exemption est accordée en vertu de la Loi sur les drogues et les substances contrôlées.
La décision de la Cour a souligné que les raisons de Santé Canada pour le refus d'exemptions étaient trop arbitraires. En effet, la cour a noté un changement de position de l'agence entre 2020 et 2022 sans explication claire. En 2020, des exemptions avaient été accordées à 19 praticiens, mais cela a été inversé en 2022.
Le juge Douglas Rennie a déclaré que des demandes d'exemption quasi identiques avaient été acceptées dans un cas et refusées dans un autre, ce qui soulève des questions sur l'équité de la décision.
John Gilchrist, directeur des communications de TheraPsil, a exprimé sa joie face à cette décision, la qualifiant de "longue attente". Il espère que cela ouvrira l'accès à des thérapies pour des patients souffrant de migraines ou de dépression. Gilchrist a également souligné que le refus de Santé Canada nuit aux professionnels de santé et aux patients vulnérables.
La montée de l'utilisation des psychedéliques au Canada incite les médecins à examiner les risques et les avantages à long terme. La décision de la Cour pourrait donc avoir des répercussions significatives sur l'avenir de ces traitements.
La décision récente s'inscrit dans une série de victoires juridiques visant à élargir l'accès aux traitements psychedéliques. En mai 2024, un homme de Calgary a remporté une bataille judiciaire pour obtenir un accès légal à la psilocybine pour traiter ses maux de tête. Cela montre une tendance croissante à remettre en question les restrictions actuelles.
Depuis 2022, l'accès légal à la psilocybine au Canada est limité, mais le nombre de demandes approuvées augmente. En 2023, 106 demandes ont été acceptées, ce qui montre un intérêt croissant pour ces traitements.
La décision de la Cour fédérale d'appel représente un moment crucial pour l'avenir de l'utilisation de la psilocybine au Canada. Elle remet en question les politiques actuelles de Santé Canada et pourrait ouvrir la voie à une plus grande accessibilité des traitements pour les patients dans le besoin. Les implications de cette décision sont vastes et pourraient transformer le paysage des soins de santé au Canada.