Lambán : "Il est inacceptable que le PSOE subordonne ses politiques à un parti indépendantiste et xénophobe"

Introduction

Après des mois en retrait et une récente retraite politique, Javier Lambán (Ejea de los Caballeros, 1957) accorde une interview à EL MUNDO. Il y explique les raisons de ses critiques répétées à l'égard de Pedro Sánchez et son gouvernement, tout en analysant sa sortie du PSOE d'Aragon.

Absence au Congrès Régional

La semaine dernière, le 18ème Congrès Régional du PSOE d'Aragon s'est tenu, mais Lambán a choisi de ne pas y assister. Il estime que sa présence n'aurait pas été agréable pour la nouvelle direction, ni pour lui-même. Selon lui, il était de sa responsabilité de garantir le bon déroulement du Congrès.

Lambán souligne qu'il a quitté la direction quand il l'a jugé nécessaire. Il insiste sur le fait que personne n'a pu remettre en question son leadership, malgré plusieurs tentatives. Il affirme que le parti doit décider s'il veut avoir une voix propre ou rester sous l'influence de la Moncloa.

La Direction de Pilar Alegría

Concernant Pilar Alegría, Lambán la considère comme la secrétaire générale légitime, ayant été élue par une large majorité des militants. Bien qu'il ne partage pas sa ligne politique, il respecte le choix des membres du parti. Il admet son échec et reconnaît que c'est maintenant à Alegría de prouver qu'il a tort.

Il exprime également son désaccord avec la stratégie de nommer des ministres à des postes de direction régionale, jugeant ces fonctions incompatibles. Lambán rappelle qu'il a déjà exprimé ses réserves à ce sujet.

Critiques et Élections Internes

Interrogé sur son opinion concernant les critiques de certains membres du parti, Lambán estime que des positions similaires à celles d'Emiliano García Page existent, mais que la loyauté mal comprise empêche de s'exprimer. Il refuse de qualifier cela de peur, préférant parler de loyauté mal comprise.

Sur la question de Darío Villagrasa, Lambán le décrit comme un élément précieux du parti. Il souligne qu'il a construit des amitiés au fil des ans et qu'il apprécie particulièrement Villagrasa et d'autres membres.

Perspectives pour l'Avenir

Lambán exprime des doutes sur la législature actuelle, notant que les socialistes ont perdu les élections malgré la perception d'une victoire. Il souligne qu'une majorité de droite existe au sein des Cortes, rendant difficile une gouvernance cohérente. Cela pousse le gouvernement à recourir fréquemment à des décrets-lois.

Il appelle à un entente entre les grandes forces politiques, semblable à ce qui se passe en Allemagne. Selon lui, si cela ne se produit pas, il n'y a aucune raison d'être optimiste quant à l'avenir du pays.

Conclusion

Lambán conclut en affirmant que la corruption est inacceptable pour tout démocrate. Il insiste sur la nécessité d'une presse libre et d'une véritable séparation des pouvoirs pour maintenir la démocratie. Malgré ses défis personnels, il continue de défendre ses convictions et la région d'Aragon.