La vivienda est la principale préoccupation des Espagnols, comme l'indique le CIS. Les politiques en sont bien conscients. Cette semaine, le PSOE a déposé une proposition de loi au Congrès visant à promouvoir la location de logements à des prix abordables. Cette initiative inclut des mesures pour limiter les appartements touristiques, imposer des pénalités sur les logements vacants, et freiner l'achat par des étrangers non communautaires.
Cependant, ces propositions ne bénéficient pas du soutien d'autres partis. Même Sumar les juge peu ambitieuses, ce qui réduit les chances d'adoption de cette loi. La plupart des initiatives reposent sur une augmentation des impôts, malgré une pression fiscale déjà élevée sur le logement en Espagne, selon un rapport récent de l'Institut d'Études Économiques (IEE).
Le PSOE envisage d'augmenter la TVA sur les appartements touristiques à 21%. L'objectif est d'encourager les propriétaires à les louer pour des usages résidentiels plutôt que touristiques. La rentabilité accrue des logements de vacances a conduit à l'émergence de 50 000 nouveaux appartements pour cette fin en 2024, selon les dernières estimations du Banque d'Espagne.
De plus, il est proposé d'instaurer un nouvel impôt sur l'achat de logements par des étrangers non résidents. Bien que ce type de transactions soit marginal, avec environ 60 000 ventes par an, cela représente seulement 8,4% du total. Cependant, ces proportions sont plus élevées dans les zones touristiques, comme les îles et la côte méditerranéenne.
Le PSOE souhaite également augmenter la taxation des socimis de 15% à 25%, sauf si elles sont destinées à des locations abordables. Il est aussi prévu d'élargir les bonifications fiscales pour les loyers dans les zones non tendues. De telles mesures visent à encourager la réhabilitation énergétique des logements et à augmenter la taxation sur les logements vacants.
Cependant, cette dernière idée pourrait ne pas tenir compte des réalités du marché. En effet, seulement 10% des logements vacants se trouvent dans de grandes municipalités où le problème de logement est aigu. Les experts soulignent que les logements vacants ne sont pas nécessairement situés là où la demande est la plus forte.
Selon les calculs, même si tous les logements vacants et appartements touristiques étaient convertis en locations résidentielles à Madrid, cela ne permettrait d'accueillir que 14,3% des foyers, soit environ 390 000 logements. À Barcelone, ce chiffre serait de 13,2%, soit 310 000 logements. Cela soulève des questions sur l'efficacité de ces mesures.
L'Association des propriétaires de logements en location (ASVAL) estime que le déficit structurel de logements en Espagne atteindra environ 2,2 millions d'unités d'ici 2025-2040. Selon l'IEE, augmenter la fiscalité sur le logement ne serait pas une solution efficace pour élargir l'offre de logements.
En somme, la situation du logement en Espagne nécessite une attention particulière. Les propositions du PSOE, bien qu'ambitieuses, pourraient ne pas répondre aux véritables besoins. L'augmentation de la fiscalité sur le logement pourrait aggraver la situation plutôt que de l'améliorer. Les décideurs doivent donc réfléchir à des solutions plus adaptées pour résoudre cette crise du logement.