Il existe une croyance universelle selon laquelle le gouvernement de Sánchez est prisonnier de Waterloo par choix. Cependant, il est tout aussi vrai que Puigdemont est tout autant, voire plus, prisonnier de Sánchez. Cette dynamique politique complexe mérite d'être examinée de plus près.
Nous avons un président du gouvernement qui a un besoin urgent d'approuver des budgets, tout en cherchant à prolonger une législature. À l'opposé, un ancien président de la Generalitat, Puigdemont, aspire à revenir en Espagne, malgré ses réticences. Cette situation crée une tension palpable entre les deux figures politiques.
Les données d'une enquête catalane récemment publiées sont alarmantes pour le parti Junts. Leur leader est à l'étranger depuis près de huit ans, et personne en Espagne n'a réussi à prendre les rênes du leadership. Les figures comme Turull et Nogueras n'ont pas réussi à susciter l'enthousiasme des masses.
Le projet de Junts reste flou, au-delà de l'indépendance, qui semble perdre de sa valeur. De plus, leur stratégie de soutenir le gouvernement en échange de concessions douteuses ne semble pas porter ses fruits. Le soutien à un gouvernement affaibli par des figures comme Ábalos et García Ortiz entraîne un épuisement que Junts peine à compenser.
Après deux ans à soutenir un gouvernement en détresse, la question se pose : comment Junts peut-il se présenter aux prochaines élections ? Les Catalans semblent préoccupés par d'autres enjeux, ce qui constitue un défi majeur pour Puigdemont.
Les résultats de l'enquête révèlent que les Catalans se concentrent sur des questions telles que le logement, l'immigration et la sécurité. Ces préoccupations sont éloignées des enjeux indépendantistes. Ce décalage entre les priorités du peuple et les actions de Junts pourrait nuire à leur popularité.
Une figure montante dans ce paysage est Silvia Orriols, avec une intention de vote de 9,8% pour Aliança Catalana (AC). Ce résultat est remarquable, surtout après un score de 3,8% l'année précédente. AC se positionne désormais comme une force significative, rivalisant avec des partis comme Vox et le PP.
AC attire un public majoritairement masculin et rencontre un grand succès parmi les 30-44 ans. Ce groupe démographique, dynamique et en phase avec les responsabilités familiales, représente un potentiel électoral important. La montée d'Orriols s'effectue principalement au détriment de Junts, qui perd une part de son électorat.
Les soutiens d'Orriols proviennent de divers horizons, y compris ERC et Vox. Son activité récente montre qu'elle prend au sérieux les enjeux catalans, tout en critiquant Junts sur des sujets comme l'immigration et le soutien à Israël.
En somme, la dynamique politique catalane est en pleine évolution. Les défis de Junts, face à la montée d'Orriols et aux préoccupations des électeurs, pourraient redéfinir le paysage politique. Sánchez et Puigdemont, chacun avec leurs propres enjeux, doivent naviguer dans cette complexité croissante.