Suite à l'instruction reçue de la Fiscalía dirigée par Álvaro García Ortiz, les fiscaux anticorruption du cas ERE s'opposent à ce que l'Audiencia de Séville pose une question préjudicielle. Cela va à l'encontre de leur propre avis exprimé dans un rapport interne. Cette décision concerne le plus grand cas de corruption de l'histoire de l'Espagne.
Les fiscaux Juan Enrique Egocheaga et Manuel Fernández Guerra ont tenu à préciser qu'ils agissent "suivant les instructions reçues" de la Fiscalía du Tribunal Suprême. Cette dernière est dirigée par la teniente fiscal Ángeles Sánchez Conde, proche de García Ortiz. Ce contexte met en lumière les tensions internes au sein de la Fiscalía.
Comme l'a révélé EL MUNDO, les fiscaux anticorruption ont envoyé un rapport à la Fiscalía du Tribunal Suprême. Dans ce document, ils soutenaient l'idée d'élever une consultation devant le Tribunal de Justice de l'Union Européenne (TJUE). Ils estimaient que les décisions du Tribunal Constitutionnel pourraient avoir violé le droit de l'Union Européenne.
Les fiscaux Egocheaga et Fernández Guerra considéraient également que la doctrine du TJUE sur la protection des fonds publics avait été mise à mal. Ils critiquaient le vide juridique créé par les gouvernements socialistes en Andalousie concernant le délit de malversation.
Conformément à l'instruction 1/2016 de la Fiscalía Générale de l'État, il appartient à la Fiscalía du Tribunal Suprême de fixer un critère sur la question préjudicielle. La position adoptée par le département de Sánchez-Conde a été opposée à celle des fiscaux anticorruption. Cela soulève des questions sur la cohésion interne de la Fiscalía.
Dans le rapport soumis à l'Audiencia, la Fiscalía indique que "l'interprétation du TC sur les délits de prévarication et de malversation se situe dans un cadre de contrôle". Ils soulignent l'importance de ne pas réaliser des interprétations extensives contre le répondant.
Les fiscaux soutiennent que "le TJUE a clairement établi que le droit de l'Union ne s'oppose pas à une réglementation nationale". Cela signifie que les décisions du Tribunal Constitutionnel doivent lier les organes judiciaires ordinaires. Cette interprétation est cruciale pour comprendre le cadre légal en Espagne.
En somme, cette affaire met en lumière des enjeux juridiques complexes et la nécessité d'une cohérence dans l'application des lois. Les différents avis au sein de la Fiscalía soulignent les défis auxquels elle est confrontée.
La situation actuelle autour du cas ERE révèle des tensions internes au sein de la Fiscalía et des implications juridiques significatives. Les positions divergentes entre les fiscaux et la Fiscalía du Tribunal Suprême soulignent l'importance de la clarté dans l'application du droit. Le développement de cette affaire continuera d'attirer l'attention sur les questions de corruption en Espagne.