Le magistrat du Tribunal Constitutionnel, Enrique Arnaldo, a réitéré sa demande au président Cándido Conde-Pumpido de ne pas se précipiter dans la décision concernant la constitutionnalité de la Loi d'Amnistie. Arnaldo, qui avait déjà exprimé son souhait de calme, a envoyé une nouvelle lettre soulignant l'importance d'une réflexion approfondie.
Il évoque un facteur supplémentaire à considérer, qui renforce la nécessité d'éviter un calendrier trop rapide pour le prononcé sur cette loi. Ce facteur est lié à la date du 15 juillet, où la Cour de Justice de l'Union Européenne examinera une question préjudicielle soumise par le Tribunal de Comptes d'Espagne.
Dans sa correspondance, Arnaldo dénonce le manque d'une véritable délibération au sein du Tribunal. Selon lui, la délibération ne doit pas se réduire à une simple succession d'interventions, mais doit enrichir la proposition initiale avec des arguments solides. Il insiste sur le fait que cette phase est cruciale pour atteindre un consensus.
Il souligne également que la délibération ne doit pas être perçue comme une simple préparation à la votation. Arnaldo exprime son incompréhension face à l'accélération du processus concernant la Loi Organique 1/2024, qu'il considère comme l'une des plus importantes décisions du Tribunal depuis plus de 45 ans.
Arnaldo rappelle que le Tribunal a évité des décisions hâtives dans des affaires majeures par le passé. Il cite des exemples significatifs, tels que le décret-loi d'expropriation de Rumasa et l'application de l'article 155 de la Constitution. Chaque fois, un processus réfléchi et posé a été privilégié.
Il insiste sur le fait que la résolution à venir est d'une importance capitale et ne doit pas être prise à la légère. La délibération approfondie est, selon lui, un impératif nécessaire pour garantir la légitimité de la décision finale.
En réponse aux préoccupations d'Arnaldo, Conde-Pumpido a décidé de convoquer le Plénum de la semaine prochaine. Ce Plénum pourrait délibérer et voter sur l'amnistie, potentiellement de lundi à vendredi. En général, les Plénums se tiennent les mardi, mercredi et jeudi.
Arnaldo interprète cette décision comme un message clair aux membres du tribunal et à la société espagnole. Il estime que cela indique que la décision sur la loi d'amnistie doit être votée avant la fin de la semaine, créant une atmosphère de pression pour conclure rapidement.
La majorité progressiste du Tribunal rejette l'idée d'élever une question à la justice européenne ou de suspendre le traitement du recours du Parti Populaire. Cela va à l'encontre des demandes formulées par certains magistrats, y compris Arnaldo.
Les tensions au sein du Tribunal montrent à quel point le sujet de l'amnistie est sensible et complexe. La décision finale pourrait avoir des répercussions considérables sur la politique espagnole et la perception de la justice dans le pays.
En résumé, la situation autour de la Loi d'Amnistie est marquée par des tensions internes au Tribunal Constitutionnel. Arnaldo appelle à une réflexion approfondie et dénonce la précipitation. La décision à venir sera d'une importance historique et nécessite une approche posée pour garantir son intégrité.