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Trois magistrats du TC reprochent à Pumpido d'esquiver la UE avec une amnistie qui remet en question "les fondements constitutionnels de notre pays et de l'Europe"

Publié le : 11 juin 2025

Introduction

Les magistrats du bloc conservateur du Tribunal Constitutionnel, César Tolosa, Enrique Arnaldo et Concepción Espejel, ont émis un vote particulier fort contre la décision du Plénum de ne pas suspendre la procédure relative au recours du Parti Populaire contre la Loi d'Amnistie au 1-O. Cette décision reste en attente de la résolution des questions préjudicielles par le Tribunal de Justice de l'Union Européenne (TJUE).

Contexte du vote

Dans leur vote, accessible à EL MUNDO, ces magistrats affirment que « ce qui est en jeu dans le présent recours d'inconstitutionnalité est l'État de Droit lui-même ». Ils soulignent que cette question est essentielle pour la définition de l'identité de l'Union européenne. Par conséquent, il est impossible de résoudre ce recours sans l'intervention du TJUE.

Ils précisent qu'une décision déclarant la Loi d'Amnistie constitutionnelle sans connaître son respect de l'État de Droit pourrait compromettre le bon fonctionnement de l'ordre juridique de l'Union Européenne. Cela soulève des inquiétudes quant à la stabilité des valeurs fondamentales de l'Union.

Engagement envers l'État de Droit

Les magistrats rappellent qu'Espagne a adopté les valeurs fondamentales de l'Union Européenne, y compris l'État de Droit. Ils affirment que « nous nous sommes engagés à respecter ce valeur commun entre les États membres ». Ils critiquent la majorité qui choisit d'ignorer cet engagement face à une norme nationale qui remet en question les fondements constitutionnels.

Selon eux, il est injustifiable de ne pas coopérer avec le TJUE pour protéger les principes démocratiques que partagent les membres de l'Union. Ce manque de coopération pourrait avoir des conséquences graves sur la cohésion et la stabilité de l'Union.

Critique de la gestion du président

Tolosa, Arnaldo et Espejel expriment leur mécontentement face à la gestion par le président du Tribunal Constitutionnel, Cándido Conde-Pumpido. Ils critiquent le fait que le tribunal ait rejeté les demandes du Parti Populaire concernant l'amnistie, et que le débat sur la question préjudicielle ait été reporté. Cela soulève des questions sur le processus décisionnel au sein du tribunal.

Ils soulignent que leur demande d'incorporer un débat juridique sur la question préjudicielle a été ignorée. Cela constitue une violation de la loi organique du Tribunal Constitutionnel, selon laquelle ils ont le droit de demander une telle coopération.

Importance de la question préjudicielle

Les magistrats insistent sur le fait que la décision de poser une question préjudicielle ne relève pas de la compétence du président. Ils affirment que cela doit être déterminé par le Plénum, ce qui souligne l'importance de respecter les procédures judiciaires établies. Ils mettent en avant que cette approche aurait pu éviter des controverses similaires à celles survenues récemment entre différents tribunaux nationaux.

En effet, la question préjudicielle pourrait permettre d'éviter des conflits de juridiction et de garantir une meilleure interprétation des lois en conformité avec les valeurs européennes. Cela pourrait également renforcer la légitimité du tribunal face à des décisions controversées.

Conclusion

En somme, le vote particulier des magistrats Tolosa, Arnaldo et Espejel met en lumière des enjeux cruciaux concernant l'État de Droit en Espagne et son interaction avec l'Union Européenne. Les critiques émises à l'encontre de la gestion du président soulignent la nécessité d'une coopération plus étroite avec le TJUE pour garantir la stabilité et la légitimité des décisions judiciaires. La question préjudicielle apparaît comme un outil essentiel pour naviguer dans ces défis juridiques.

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