Après 17 ans de service dans la Marine américaine, le lieutenant Rae Timberlake a dû faire face à un choix difficile : quitter l'armée ou être expulsé. La situation est devenue encore plus pressante avec un mémo du secrétaire à la Défense, qui ordonne aux militaires transgenres de se déclarer d'ici le 6 juin.
Timberlake fait partie des 1 000 membres du service transgenres qui se sont déjà identifiés pour ce que l'administration républicaine appelle une sépulture volontaire. Cependant, Timberlake affirme que ce n'est pas une séparation volontaire, mais plutôt une forme de coercition.
Les efforts du président américain Donald Trump pour interdire les personnes transgenres dans l'armée ont été entravés par des défis judiciaires. Cependant, la Cour suprême des États-Unis a récemment statué que l'administration peut appliquer son interdiction pendant que les recours légaux se poursuivent.
Deux jours plus tard, le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a émis un ultimatum. Dans un mémo, il a indiqué que les membres transgenres de l'armée ont jusqu'au 6 juin pour se déclarer et commencer le processus de séparation. Ceux qui ne se manifestent pas pourraient faire face à une sépulture involontaire.
Timberlake souligne que cette situation crée une menace voilée pour de nombreux militaires. Les membres qui choisissent de ne pas se déclarer risquent de perdre des avantages, y compris leur pension et leur assurance santé. Ce climat de peur affecte le moral des troupes et leur capacité à accomplir leur mission.
Jennifer Levi, directrice chez GLAD Law, a qualifié cette situation de scandaleuse, affirmant qu'il est insensé d'accélérer le départ de personnes qui respectent les normes militaires tout en mettant leur vie en danger pour défendre le pays.
Hegseth a défendu sa décision en affirmant que l'expression d'une identité de genre différente de celle assignée à la naissance ne répond pas aux normes rigoureuses requises pour le service militaire. Lors d'une conférence de presse, il a été encore plus explicite, déclarant : "Plus de pronoms".
Cette approche a suscité de vives critiques parmi les défenseurs des droits des transgenres, qui voient cela comme une attaque directe contre des individus qui ont servi leur pays avec distinction.
Il reste à voir combien de militaires seront finalement perdus à cause de cette purge. Actuellement, 4 240 militaires en service actif ont été diagnostiqués avec une dysphorie de genre, mais beaucoup d'autres n'ont pas reçu de diagnostic officiel. Cela pourrait signifier que le nombre total de transgenres dans l'armée est beaucoup plus élevé.
Timberlake a averti que cette purge pourrait aggraver la pénurie de personnel dans une armée déjà sous tension. Cette situation pourrait avoir des conséquences à long terme sur la capacité de l'armée à remplir ses missions.
La situation actuelle des militaires transgenres aux États-Unis est alarmante. Les décisions prises par l'administration Trump soulèvent des questions éthiques et pratiques sur le traitement des membres du service qui ont risqué leur vie pour leur pays. La lutte pour l'égalité et la reconnaissance des droits des transgenres dans l'armée est loin d'être terminée.