Ottawa a récemment signé un accord de règlement avec une équipe d'architectes québécois qui avait perdu un contrat prestigieux pour concevoir le Monument national dédié à la mission canadienne en Afghanistan. Cet accord, dont le montant dépasse 100 000 $, soulève des questions sur la transparence des processus de sélection.
Selon des sources, l'accord confidentiel aurait une valeur d'au moins trois fois l'offre initiale faite à l'équipe dirigée par l'architecte Renée Daoust en 2023. À l'époque, l'équipe Daoust avait remporté un concours national pour concevoir le monument de 5 millions de dollars, mais Ottawa a finalement attribué le contrat à un groupe dirigé par l'artiste autochtone Adrian Stimson.
Le concept de l'équipe Daoust avait été sélectionné par le jury du concours lancé en 2019, mais le gouvernement fédéral n'a pas attribué le contrat. L'équipe, liée par une clause de confidentialité, a refusé de commenter l'accord, mais a exprimé son mécontentement face à ce processus.
Dans un communiqué, l'équipe a remercié ceux qui les ont soutenus et a exprimé son indignation face aux irrégularités du processus. Ils ont réaffirmé leur engagement envers la qualité de l'architecture et de l'art public au Canada, ainsi qu'à l'intégrité des processus d'attribution des fonds publics.
Jean-Pierre Chupin, professeur d'architecture, a critiqué la décision du gouvernement, la qualifiant de flawed. Il a souligné que le processus de sélection était censé être juste et transparent, mais a été compromis par des décisions discutables.
Le projet de monument a été lancé par l'ancien premier ministre Stephen Harper et a continué sous le gouvernement de Justin Trudeau. L'équipe Daoust avait pour objectif de symboliser la lutte pour la démocratie, intégrant des éléments représentatifs des montagnes afghanes et d'autres symboles culturels.
Le projet favorisé par le gouvernement, conçu par Stimson, met davantage l'accent sur l'aspect militaire de la mission, avec des éléments tels que des casques et des gilets pare-balles. La construction du monument est prévue pour le printemps prochain à Ottawa.
Cette affaire met en lumière des questions cruciales concernant l'attribution des contrats publics et la façon dont les décisions sont prises. Le règlement, bien qu'il mette fin à une partie du conflit, laisse un sentiment d'inquiétude quant à l'avenir des projets d'art public au Canada. Les préoccupations soulevées par l'équipe Daoust pourraient avoir des répercussions durables sur la confiance du public envers les institutions.