Des centaines de milliers de Palestiniens en fuite ont cherché refuge jeudi, marquant l'un des plus grands déplacements de masse de la guerre. Les forces israéliennes ont avancé dans les ruines de la ville de Rafah, faisant partie d'une nouvelle "zone de sécurité" qu'elles comptent s'approprier.
Le jour suivant l'annonce de leur intention de capturer de vastes zones du Gaza, les forces israéliennes ont pénétré dans la ville, qui avait servi de dernier refuge pour ceux fuyant d'autres régions. Le ministère de la santé de Gaza a rapporté au moins 97 personnes tuées lors des frappes israéliennes au cours des dernières 24 heures.
Un père de sept enfants, ayant fui Rafah pour Khan Younis, a déclaré : "Rafah est partie, elle est en train d'être anéantie." Il a ajouté que les maisons restantes étaient détruites, témoignant de l'ampleur de la destruction.
L'assaut pour capturer Rafah représente une escalade majeure dans le conflit, qui a repris le mois dernier après l'abandon d'un cessez-le-feu. Les Gazaouis craignent que cette zone de sécurité ne soit qu'un prétexte pour une dépopulation permanente de certaines régions, laissant des centaines de milliers de personnes sans abri.
Israël n'a pas précisé ses objectifs à long terme concernant cette zone, mais le Premier ministre Benjamin Netanyahu a mentionné l'axe Morag, une référence à une ancienne colonie israélienne. Les habitants de Gaza, ayant temporairement regagné leurs maisons, sont maintenant contraints de fuir à nouveau.
Depuis l'expiration de la première phase du cessez-le-feu début mars, Israël a imposé un blocus total sur Gaza, aggravant une catastrophe humanitaire. Les organisations internationales décrivent la situation comme désastreuse après des semaines de calme relatif. Les prix des denrées alimentaires et des médicaments ont explosé.
Le ministère de la santé de Gaza a averti que le système de santé était au bord de l'effondrement. La population, réduite à vivre dans des conditions précaires, se retrouve sans accès aux soins nécessaires.
Les habitants de Rafah ont suivi l'ordre d'évacuation, mais beaucoup hésitent à fuir à cause des frappes israéliennes. Un résident a déclaré qu'ils craignaient d'être tués ou arrêtés s'ils quittaient leurs abris. "Certains restent car ils ne savent pas où aller," a-t-il ajouté.
Les frappes continuent de frapper des infrastructures essentielles, rendant les déplacements de plus en plus difficiles. Les marchés sont vides et les gens manquent de nourriture et de médicaments.
La situation à Rafah et dans le reste de Gaza est tragique. Les déplacements massifs et la destruction des infrastructures essentielles exacerbent une crise humanitaire déjà sévère. Les habitants de Gaza continuent de vivre dans la peur, espérant un retour à la paix.