
Un différend commercial à plusieurs millions d'euros entre le rappeur RK et son ancien producteur Lotfi Ben Salah se retrouve devant la justice. Ce conflit a conduit à une plainte pour extorsion en bande organisée. En 2021, RK a été condamné à six mois de prison avec sursis pour avoir frappé sa compagne.
Âgé de 24 ans et originaire de Meaux (Seine-et-Marne), RK compte 2 millions d'abonnés sur sa chaîne YouTube. La plainte a été déposée auprès du parquet de Paris par la société 357 Music, fondée par Lotfi Ben Salah, qui avait signé avec RK pour produire ses quatre premiers albums.
Le conflit a commencé deux ans après la signature du contrat. RK, récemment présenté comme le compagnon d'Aya Nakamura, a décidé de mettre fin à leur collaboration. Les deux parties se disputent devant la justice civile les droits liés à plusieurs millions d'euros, selon l'ancien producteur.
RK, dont les initiales sont Ryad Kartoum, a débuté sa carrière à 13 ans. Il a rapidement signé son premier contrat à 16 ans et a sorti trois albums avant d'atteindre la vingtaine. Ces disques, certifiés platine, ont fait de lui une figure emblématique du rap français.
La situation s'est aggravée alors que RK travaille sur son troisième album. La société 357 Music a avancé plus de 60 000 euros pour la production. RK a alors envoyé une lettre recommandée pour résilier leur contrat, qu'il affirme avoir signé dans des conditions déplorables.
Selon son ex-producteur, la trahison est au cœur du conflit. Le préjudice pour le label est jugé gigantesque, car RK est le seul artiste produit par 357 Music. Bien que la collaboration ait généré 2,6 millions d'euros, le label se retrouve sans revenus sur les albums sortis récemment.
Le conflit a pris une tournure inquiétante avec des accusations de menaces téléphoniques. En octobre, des balles d'AK-47 ont été tirées sur le domicile des parents de Lotfi Ben Salah. Une grenade d'exercice a également été retrouvée à proximité, ce qui suggère une tentative d'intimidation.
En parallèle, des accusations de faux en écriture ont émergé, impliquant des avocats et Universal. Une avocate aurait été faussement mandatée pour mettre fin au litige commercial avec RK et céder les précieux « masters » du rappeur. Un dossier déontologique est ouvert pour examiner ces allégations.
Cette affaire complexe souligne les tensions croissantes dans l'industrie du rap français. Alors que les accusations d'intimidation et de piratage émergent, l'enquête se poursuit. Les parties impliquées espèrent que la lumière sera faite sur cette situation qui dépasse le simple contentieux commercial.