Liam O’Hanna, un des rappeurs du groupe nord-irlandais Kneecap, a été inculpé pour offense terroriste après avoir brandi un drapeau du Hezbollah lors d’un concert à Londres. Cette situation a pris un tournant judiciaire, soulevant des questions sur leurs prises de position controversées.
Lors d’un concert au O2 Forum, O’Hanna a « brandi un drapeau d’une manière qui suscite des soupçons raisonnables qu’il soutient une organisation interdite ». Ce délit est inscrit dans la loi sur le terrorisme de 2000, selon un communiqué de la police londonienne.
Kneecap est un trio originaire de Belfast, connu pour ses positions propalestiniennes. Le Hezbollah, considéré comme un groupe terroriste au Royaume-Uni, est souvent mentionné dans leurs discours. O’Hanna doit comparaître devant un tribunal de Londres le 18 juin.
Le groupe a été critiqué pour avoir accusé Israël de « génocide » à Gaza lors du festival de Coachella. De plus, des vidéos de concerts montrent des membres du groupe exprimant des propos provocateurs, comme « Allez le Hamas ! » sur scène.
En mai, la police antiterroriste a annoncé une enquête sur plusieurs vidéos du groupe, jugeant qu'il y avait des raisons suffisantes d'examiner d'éventuelles infractions. Les rappeurs ont tenté de se défendre en affirmant qu'ils ne soutiennent pas le Hamas ou le Hezbollah.
Ils ont également condamné toutes les attaques contre les civils, affirmant qu’ils ne cherchaient pas à inciter à la violence. Malgré ces déclarations, la controverse persiste autour de leurs performances.
Au cours des dernières semaines, Kneecap a été retiré d’un festival en Cornouailles, et plusieurs concerts en Allemagne ont été annulés. Le Conseil des représentants des juifs britanniques a demandé la déprogrammation du groupe du festival de Glastonbury prévu fin juin.
Cependant, des artistes comme Pulp et Massive Attack ont exprimé leur soutien au groupe, dénonçant une répression politique et une tentative de censure. Cela souligne les tensions autour de la liberté d’expression dans le domaine musical.
Kneecap, ayant gagné en notoriété avec leur album « Fine Art », se distingue par son énergie punk. Le groupe rappe en anglais et en irlandais, défendant sa langue comme un cri anticolonialiste face à la domination britannique.
Leur nom, Kneecap, fait référence à une pratique des groupes paramilitaires durant les Troubles nord-irlandais. Ils sont souvent accusés de glamouriser la consommation de drogues et de véhiculer des messages hostiles au Royaume-Uni.
La situation de Kneecap illustre les défis auxquels sont confrontés les artistes engagés dans des discours politiques. Leur inculpation pour offense terroriste soulève des questions sur la liberté d'expression et les conséquences de leurs actions. L'avenir du groupe reste incertain alors qu'ils continuent de naviguer dans un paysage musical controversé.