La Commission Européenne relance l'idée de l'énergie nucléaire pour les pays qui souhaitent l'utiliser dans le contexte géopolitique actuel. Pendant ce temps, le gouvernement espagnol maintient son calendrier de fermeture des centrales nucléaires. Le commissaire européen à l'énergie, Dan Jørgensen, a confirmé qu'il prévoit de présenter deux rapports pour soutenir cette source d'énergie.
Ces rapports visent à reconnaître l'importance de l'énergie nucléaire dans la transition vers les énergies renouvelables. En réponse à une question du député européen finlandais Eero Heinäloma, Jørgensen a annoncé la publication d'un Programme Nucléaire Illustratif, qui n'a pas été mis à jour depuis près d'une décennie. Ce programme analysera l'état de l'énergie nucléaire dans l'Union Européenne.
Jørgensen a également indiqué qu'un autre rapport soutiendra le déploiement de nouveaux réacteurs nucléaires de petite taille et de dernière génération. La Commission présentera une communication sur les petits réacteurs modulaires (SMR), visant à encourager leur développement en Europe dans la prochaine décennie.
Cette initiative répond à la question de la volatilité des énergies renouvelables, qui sont souvent intermittentes. Jørgensen souligne qu'une solution consiste à disposer de plus d'énergie de base propre, comme l'énergie nucléaire. Un rapport récent de l'Agence Internationale de l'Énergie confirme que l'énergie nucléaire peut fournir une énergie de charge de base et améliorer la stabilité du réseau électrique.
Le commissaire a précisé que Bruxelles respecte les pays qui ne souhaitent pas adopter cette source d'énergie controversée. Il a déclaré que la génération de base propre, comme l'énergie nucléaire, complétera le mix énergétique des États membres qui choisissent de l'utiliser.
La taxonomie de l'UE, approuvée par la précédente Commission, reconnaît la contribution de certaines activités nucléaires à la transition énergétique. Jørgensen justifie la poursuite de l'exploitation des centrales nucléaires en raison de la dépendance de l'UE aux importations de combustibles fossiles.
Selon Jørgensen, d'ici 2040, les énergies renouvelables devraient représenter la majorité du mix énergétique de l'UE, passant de 17 % en 2019 à 56 %. Cependant, même dans ce scénario, d'autres sources d'énergie seront nécessaires pour garantir un fonctionnement continu.
Pour intégrer de grandes quantités d'énergie variable, l'Europe aura besoin de flexibilité non fossile et de solutions de stockage d'énergie. L'énergie nucléaire est considérée comme essentielle pour répondre à ces besoins.
Le directeur exécutif de l'Agence Internationale de l'Énergie, Fatih Birol, a récemment plaidé pour une réévaluation du calendrier de fermeture des centrales nucléaires en Espagne. Il a identifié la fermeture des centrales comme un des trois problèmes majeurs de la politique énergétique allemande.
Birol a souligné que la sécurité d'approvisionnement, le changement climatique et le coût de l'énergie représentent des défis majeurs pour l'UE. Le gouvernement polonais a déjà fait des démarches pour construire sa première centrale nucléaire, ce qui pourrait inciter d'autres pays à reconsidérer leur position sur l'énergie nucléaire.
En somme, la Commission Européenne relance le débat sur l'énergie nucléaire, soulignant son rôle potentiel dans la transition énergétique. Les pays membres sont encouragés à explorer cette option tout en respectant leurs choix individuels. La discussion autour de l'énergie nucléaire est plus pertinente que jamais dans le contexte des défis énergétiques actuels.