Selon des scientifiques de premier plan, il ne reste que trois ans pour limiter le réchauffement à 1,5 °C. Ce délai critique est basé sur les niveaux actuels d'émissions de dioxyde de carbone. Plus de 60 experts ont partagé cette alerte dans une récente évaluation de l'état du réchauffement climatique.
En 2015, près de 200 pays ont convenu de tenter de limiter l'augmentation de la température mondiale à 1,5 °C par rapport aux niveaux de la fin des années 1800. Cet objectif vise à éviter certains des pires impacts du changement climatique. Cependant, la réalité est que les pays continuent de brûler des quantités record de charbon, de pétrole et de gaz.
Le professeur Piers Forster, auteur principal de l'étude, a déclaré que "tout évolue dans la mauvaise direction". Les changements que nous observons sont sans précédent, avec un réchauffement de la Terre et une élévation du niveau de la mer qui s'accélèrent. Ces phénomènes sont directement liés aux émissions élevées de gaz à effet de serre.
Au début de 2020, les scientifiques estimaient que l'humanité pouvait émettre seulement 500 milliards de tonnes de CO2 pour avoir une chance de 50 % de maintenir le réchauffement à 1,5 °C. Cependant, d'ici 2025, ce "budget carbone" aura chuté à 130 milliards de tonnes, principalement en raison des émissions continues.
Si les émissions de CO2 restent à leur niveau actuel d'environ 40 milliards de tonnes par an, le budget carbone sera épuisé dans trois ans. Cela compromettrait l'objectif fixé par l'accord de Paris, bien que le réchauffement de 1,5 °C ne soit probablement pas atteint avant quelques années après.
Les températures mondiales ont déjà dépassé 1,5 °C par rapport aux niveaux d'avant l'industrialisation. En 2024, un record de chaleur a été enregistré, mais une seule année ne constitue pas une violation de l'accord de Paris. Toutefois, le réchauffement causé par l'homme reste la principale raison de ces températures élevées.
Environ 90 % de la chaleur excédentaire est absorbée par les océans, entraînant des conséquences graves pour la vie marine et augmentant le niveau de la mer. La hausse du niveau de la mer a doublé depuis les années 1990, augmentant les risques d'inondation pour des millions de personnes vivant dans les zones côtières.
Malgré ce tableau sombre, les auteurs de l'étude notent que le rythme d'augmentation des émissions semble ralentir grâce à l'adoption de technologies plus propres. Ils insistent sur l'importance de réduire rapidement et strictement ces émissions.
Les cibles de Paris reposent sur des preuves scientifiques solides. Les impacts du changement climatique seraient bien plus graves à 2 °C qu'à 1,5 °C. Chaque fraction de réchauffement supplémentaire aggrave les extrêmes climatiques et l'élévation du niveau de la mer.
Le professeur Rogelj a déclaré que "chaque fraction de réchauffement que nous pouvons éviter réduira les dommages et la souffrance, en particulier pour les populations vulnérables". Il est donc crucial d'agir maintenant pour protéger notre avenir.
Le temps presse pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. Les scientifiques appellent à des actions immédiates pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Chaque effort compte pour éviter des conséquences désastreuses pour notre planète et les générations futures.