À mesure que l'on avance dans la deuxième moitié de sa vie, la curiosité peut s'émousser, tout comme la vue. Il devient de plus en plus difficile de trouver des auteurs capables de réécrire notre propre histoire. Cependant, chaque découverte d'un génie contemporain est une célébration.
En lisant les premiers chapitres de Rastros de Sangre, le manga de Shuzo Oshimi, on ressent un frisson. Cette collection comprend un total de 18 tomes. Les lecteurs de manga sont habitués à des séries longues, mais l'impact de cette œuvre est unique.
Oshimi parvient à capturer l'essence d'une relation toxique entre une mère abusive et son fils. Ce récit, semblable à une nouvelle de Patricia Highsmith, plonge le lecteur dans une atmosphère d'étouffement et de vertige, où chaque tome pourrait être le dernier.
Chaque volume de Rastros de Sangre se termine par une page qui pourrait servir de clôture parfaite. Pourtant, l'histoire continue d'évoluer, atteignant des horizons insoupçonnés. Ingrid Garcia-Jonsson, après l'avoir lu, a déclaré : « Maintenant, je peux rester tranquille ».
La bonne nouvelle est que Shuzo Oshimi travaille sans relâche, et ses œuvres sont publiées en Espagne grâce à des éditeurs comme Milky Way et Norma.
Oshimi a une approche unique : il modifie sa technique avec chaque série, comme si son identité artistique se renouvelait à chaque dénouement. Cependant, son œuvre reste cohérente et identifiable, comme une analyse sanguine.
Son succès est notamment dû à Las fleurs du mal, qui, bien que semblant être une comédie d'intrigues estudiantines, partage le même mystère que Rastros de Sangre, celui de notre propre identité au-delà de la douleur et du désir.
Jusqu'à présent, j'ai réussi à convaincre quatre de mes proches de dévorer Rastros de Sangre. J'espère sincèrement que tu seras le cinquième, Ernesto. Cette œuvre mérite d'être lue et appréciée pour sa profondeur et son authenticité.