Le recyclage au Québec est désormais entre les mains des producteurs. Peuvent-ils réparer un système défaillant ?

Introduction

Le recyclage à Montréal et au Québec évolue rapidement, avec une nouvelle approche centrée sur les producteurs. Ce changement vise à améliorer un système actuellement dysfonctionnel. Un centre de tri high-tech à Montréal-Est représente une avancée significative, mais des défis persistent pour augmenter le taux de recyclage des matériaux.

Un nouveau centre de tri à Montréal-Est

Le nouveau centre de tri à Montréal-Est est conçu pour traiter jusqu'à 20 % de la collecte en bordure de route de la province. Ce centre utilise des technologies avancées pour séparer efficacement les matériaux recyclables, tels que le papier, le carton, le plastique et le verre. L'automatisation joue un rôle clé, avec seulement 20 employés supervisant le processus de tri.

Inauguré au début de 2025, ce centre est l'un des plus modernes en Amérique du Nord. Il a pour objectif de produire des balles de matériaux de haute qualité, qui seront recyclés au Québec ou dans les États voisins. Cela marque un changement par rapport à la pratique antérieure d'expédier des matériaux mélangés à l'étranger, souvent vers des décharges.

Responsabilité des producteurs

Depuis le 1er janvier, la gestion de la collecte, du tri et de la vente des matériaux recyclables est désormais entre les mains d'Éco Entreprises Québec (EEQ). Cette organisation à but non lucratif représente les producteurs et vise à responsabiliser les entreprises qui fabriquent des emballages. Le ministre de l'Environnement, Benoit Charette, a souligné que cette responsabilité incombe désormais aux producteurs.

Avec ce nouveau système, presque tous les emballages peuvent être placés dans le bac bleu, à l'exception de quelques types spécifiques. Toutefois, Maryse Vermette, responsable de l'EEQ, a noté que cela ne garantit pas que tous les matériaux triés seront recyclés, indiquant une période de transition difficile.

Défis du recyclage

Le recyclage des plastiques flexibles, comme les sachets de chips, reste un défi majeur. Vermette a mentionné que des solutions sont explorées, comme la conversion de ces plastiques en énergie. De plus, un accord a été établi avec une entreprise locale pour utiliser le verre dans des matériaux de construction, réduisant ainsi la quantité de verre envoyée aux décharges.

Le changement au Québec aligne le système de recyclage avec celui d'autres provinces, comme l'Ontario. Cependant, des préoccupations subsistent quant à l'impact environnemental des solutions proposées pour le plastique, certaines étant perçues comme du greenwashing.

Améliorations et avenir du recyclage

Karel Ménard, militant écologique, estime que le nouveau centre représente un progrès pour le recyclage au Québec. Il suggère que le tri à domicile serait idéal, mais reconnaît que la technologie de tri avancée permet de réduire la contamination des matériaux. Cela pourrait augmenter la valeur des matériaux recyclables, les rendant plus susceptibles d'être effectivement recyclés.

EEQ prévoit d'étendre les services de recyclage à travers le Québec et d'améliorer les installations existantes. La réduction de la contamination dans les balles de matériaux recyclables est un objectif clé. Cependant, certains experts soulignent que la réduction de l'emballage devrait être la priorité, plutôt que d'améliorer le recyclage.

Conclusion

Le recyclage au Québec est à un tournant, avec des changements significatifs dans la gestion et le tri des matériaux. Bien que des progrès aient été réalisés avec l'ouverture du centre de tri à Montréal-Est, des défis subsistent. La responsabilité accrue des producteurs et l'innovation technologique pourraient jouer un rôle crucial dans l'amélioration du système de recyclage.