Dire que Netflix a consenti un caprice à David Fincher serait une affirmation dépassée. En effet, la réalisation de Mank en 2020 n'était-elle pas déjà une preuve de cette indulgence? Qui ne voudrait pas satisfaire l'un des plus grands génies audiovisuels de l'histoire? Cependant, il est indéniable que Netflix a encore une fois fait plaisir à Fincher.
La quatrième saison de Love, Death and Robots commence avec un épisode qui illustre bien cette collaboration. Cette série d'animation, coproduite par Fincher depuis 2019, se compose d'épisodes indépendants, chacun ayant son propre thème et style. Bien que le format soit irrégulier, les épisodes courts permettent de découvrir des œuvres visuelles captivantes.
Malheureusement, tous les épisodes ne brillent pas de la même manière. Par exemple, le célèbre épisode Jíbaro, réalisé par Alberto Mielgo, reste gravé dans les mémoires, même si son sens demeure flou. La quatrième saison ne propose pas de nouvel épisode de ce calibre, car Mielgo n'est pas impliqué dans cette livraison.
Le véritable caprice de Fincher dans cette saison est le premier épisode intitulé Don't Stop. Ce projet, produit par Blur Studio, présente un clip vidéo pour le célèbre morceau des Red Hot Chili Peppers. Ce choix surprenant témoigne de la puissance créative de Fincher, qui réalise enfin un clip pour ce groupe emblématique.
Dans Don't Stop, Fincher propose une fantaisie visuelle avec des marionnettes, revisitant un titre déjà fort en émotions. À l'époque, la création d'un clip aussi abouti aurait nécessité un budget colossal. Aujourd'hui, la technologie permet de réaliser des œuvres similaires à moindre coût.
Cette évolution technologique soulève une question délicate : quel est le rôle de l'IA dans des œuvres comme Love, Death and Robots? Certains épisodes, comme The Screaming of the Tyrannosaur, laissent penser que l'IA est largement utilisée. Cela amène à se demander si nous devrions laisser les machines créer à notre place.
Alors qu'Anthony Kiedis chante dans Don't Stop, nous utilisions autrefois des éléments naturels pour faire de la musique. Aujourd'hui, nous demandons à des machines de produire des séries. Cela soulève des inquiétudes sur l'authenticité des créations modernes, même si elles sont accompagnées de sons humains comme ceux des Red Hot Chili Peppers.
En somme, la collaboration entre David Fincher et Netflix continue de repousser les limites de la créativité. Avec des projets comme Don't Stop, Fincher démontre son talent unique. Cependant, l'impact de l'IA sur des œuvres telles que Love, Death and Robots mérite d'être analysé. L'avenir de la création artistique pourrait bien dépendre de cette réflexion.