Le rapport du Conseil Général du Pouvoir Judiciaire (CGPJ) aborde le projet de modification de la loi du Pouvoir Judiciaire. Ce rapport soulève des questions sur le système de promotion dans la carrière judiciaire, le qualifiant de "discriminatoire". Il appelle également à une période d'adaptation pour mettre en place le nouveau système d'oppositions.
Le 21 janvier dernier, le gouvernement a approuvé un projet de loi visant à modifier la loi de 1985. Ce projet inclut un système public de bourses d'une durée de quatre ans, équivalentes au salaire minimum interprofessionnel (SMI), pour les candidats souhaitant accéder à la carrière judiciaire. De plus, il interdit le financement privé des associations judiciaires.
La réforme prévoit également des changements dans le système d'accès aux carrières judiciaires et fiscales. Par exemple, elle remplace une épreuve orale par une épreuve écrite basée sur un cas pratique, qui n'existait pas auparavant. Les candidats du quatrième tour devront d'abord rédiger un avis avant que leurs mérites professionnels ne soient évalués.
Ce mercredi, le CGPJ a prévu d'approuver un rapport sur ce projet de loi, mettant en lumière la "manque d'adéquation" de certaines mesures. Concernant l'incorporation de juges et de procureurs suppléants, le rapport avertit que le manque de rigueur dans les épreuves pourrait "affaiblir l'indépendance judiciaire".
En ce qui concerne la réforme du "quatrième tour", le rapport signale l'introduction d'un critère jugé "discriminatoire". Le texte sera ratifié lors d'un conclave prévu pour le 19 mars, selon des sources du gouvernement.
Le document souligne que certaines innovations du projet peuvent susciter des doutes quant à leur adéquation. En particulier, le rapport s'oppose au "processus extraordinaire de stabilisation de l'emploi temporaire", qui vise à faciliter l'incorporation de juges suppléants. Il est estimé que cela ne répond pas aux conditions exceptionnelles requises par la jurisprudence.
Il critique également l'absence de programme et d'exercices écrits et oraux dans la phase d'opposition. Le rapport affirme que cela pourrait compromettre l'évaluation des connaissances juridiques des candidats, ce qui est essentiel pour garantir l'objectivité du processus de sélection.
Le rapport aborde aussi l'accès par le "quatrième tour", permettant aux juristes ayant dix ans d'expérience d'entrer dans la carrière judiciaire. Il note que le projet modifie significativement l'accès en fixant que le nombre de places à offrir ne pourra pas être inférieur à un tiers des places offertes par le tour libre.
De plus, les candidats qui entrent par ce biais se verront reconnaître cinq ans de services en tant que juges dans le cadre judiciaire concerné. Cela pourrait être perçu comme un facteur discriminatoire envers ceux qui ont atteint le statut de magistrat par promotion.
En somme, le rapport du CGPJ met en avant plusieurs préoccupations concernant les modifications proposées au système judiciaire. Il recommande qu'un délai d'adaptation, d'environ quatre à cinq ans, soit prévu pour permettre une transition en douceur vers le nouveau système. Cela garantirait que les candidats soient adéquatement préparés pour les changements significatifs qui s'annoncent.