La réforme du travail initiée par Yolanda Díaz a récemment célébré son troisième anniversaire. Cependant, elle n'est pas restée intacte. Au cours de cette période, la vice-présidente a introduit de nombreux changements dans le Statut des Travailleurs, modifiant même des aspects essentiels de l'accord initial avec les partenaires sociaux.
La réforme a été marquée par des changements significatifs, souvent imposés sans consultation préalable. Par exemple, le gouvernement a inséré des modifications profondes dans la loi de prévention des pertes alimentaires, surprenant ainsi les entreprises et les syndicats. Cette situation soulève des inquiétudes concernant le respect du dialogue social.
Les experts de PwC Tax and Legal soulignent que ces changements sont inattendus et « difficiles à imaginer » dans le cadre d'une réforme du droit du travail. En particulier, une enmienda a été adoptée, augmentant la durée des contrats temporaires dans le secteur agricole, ce qui a provoqué la colère des syndicats.
Les syndicats, notamment UGT, ont exprimé leur mécontentement face à ces modifications. Selon eux, cela représente une rupture inacceptable de l'accord de 2021, mettant en péril la qualité de l'emploi. UGT a dénoncé cette approbation sans consultation comme une violation des principes fondamentaux du dialogue social.
De plus, ils critiquent l'accord entre des partis politiques de droite, qui, bien qu'en désaccord sur d'autres questions, parviennent à s'unir pour affaiblir les droits des travailleurs. Cela met en lumière les tensions croissantes dans le paysage politique et social.
Depuis l'entrée en vigueur de la réforme en mars 2021, le Statut des Travailleurs a subi de nombreuses modifications. Des experts estiment qu'il y a eu au moins une quinzaine de changements, touchant divers aspects de la législation du travail. Certaines de ces modifications sont considérées comme mineures, mais elles soulèvent des préoccupations quant à leur impact sur les accords existants.
Le vice-secrétaire général de la politique syndicale d'UGT, Fernando Luján, a noté que ces changements se sont souvent faits sans supervision adéquate du dialogue social. Cela a conduit à un climat de méfiance entre les partenaires sociaux, compromettant ainsi les avancées réalisées jusqu'à présent.
Un autre aspect préoccupant est l'absence d'évaluation de l'impact de la réforme sur la temporaire et l'emploi. Le gouvernement s'était engagé à réaliser cette évaluation avant janvier 2025, mais à ce jour, aucune information n'a été publiée. Cette situation a suscité des critiques de la part de l'Autorité Indépendante de Responsabilité Fiscale.
Il est essentiel que le gouvernement respecte ses engagements pour garantir la transparence et la confiance dans le système. Les attentes sont élevées concernant les futures réformes, notamment sur des sujets cruciaux comme la réduction de la durée du travail et la protection des droits des travailleurs.
En résumé, la réforme du travail de Yolanda Díaz, bien qu'initialement prometteuse, a été marquée par des changements controversés et des tensions avec les syndicats. Les engagements pris envers la Commission Européenne et les partenaires sociaux doivent être honorés pour assurer un avenir stable et équitable pour les travailleurs. La situation actuelle appelle à une réflexion approfondie sur la direction à prendre pour le marché du travail en Espagne.