Un an après la présentation du rapport Draghi, la réalité est que "l'Europe est dans une situation plus difficile". Cette déclaration a été faite par l'ancien vice-président de la Banque Centrale Européenne (BCE) à Bruxelles. L'événement marquait les douze premiers mois de ce document crucial, censé restaurer la compétitivité et la croissance économique de l'UE.
Cependant, l'événement n'avait rien de festif. En effet, le diagnostic de l'ex-premier ministre italien était très préoccupant. Son plan de réformes présente encore un degré d'exécution très faible. "Sur 383 recommandations, seulement 11,2 % ont été complètement mises en œuvre", a-t-il souligné. Même avec les avancées partielles, l'UE n'a atteint que 31,4 % de l'agenda Draghi.
Un rapport récent du European Policy Innovation Council (EPIC) révèle que près de 90 % des réformes proposées par Mario Draghi il y a un an restent inachevées. Ce chiffre se divise entre 20 % appliqués partiellement, 46 % en cours et plus de 20 % qui n'ont même pas été abordés. Cette lenteur est typique de l'Union Européenne.
Draghi a exprimé une inquiétude croissante face à cette situation. "Les citoyens et les entreprises", a-t-il déclaré, "ressentent une frustration grandissante". Ils sont déçus par la lenteur des actions de l'UE, se sentant incapables de rivaliser avec le rythme de changement observé ailleurs.
Draghi a également souligné que les besoins d'investissement annuels de l'Europe ont augmenté de 50 % en seulement un an. "La BCE évalue désormais les besoins d'investissement annuels pour 2025-2031 à près de 1,2 billion d'euros", a-t-il précisé. Cette hausse est en grande partie due aux engagements en matière de défense, soulignant l'urgence de la situation.
Il a ajouté que même sans ce nouveau financement, la dette publique de l'UE augmentera de 10 points de pourcentage dans la prochaine décennie, atteignant 93 % du PIB. Ces prévisions sont basées sur des hypothèses de croissance plus optimistes que la réalité actuelle.
Draghi a mis en garde : "Notre modèle de croissance se dissipe. Les vulnérabilités augmentent." Il n'y a pas de voie claire pour financer les investissements nécessaires. L'inaction menace non seulement la compétitivité de l'Europe, mais également sa souveraineté.
Pour conclure, il a insisté sur la nécessité d'agir rapidement et collectivement. Un changement de cap exige une nouvelle vitesse, une échelle et une intensité accrues. Cela implique de concentrer les ressources là où l'impact sera le plus fort et de livrer des résultats en mois, plutôt qu'en années.