Le 12 mai, un groupe de 49 personnes, principalement des familles d'agriculteurs, a atterri à l'aéroport international de Dulles, en Virginie. Ces Afrikaners, issus de la minorité blanche d'Afrique du Sud, se décrivent comme étant persécutés. Leur arrivée a suscité des réactions variées, notamment de la part du gouvernement sud-africain.
À leur arrivée, le numéro deux du département d'État, Christopher Landau, a déclaré : « Bienvenue aux États-Unis d’Amérique, la terre de la liberté ». Il a affirmé que ces personnes étaient la cible d’une persécution à cause de leur race. Le président américain, Donald Trump, a justifié leur accueil en évoquant leur « situation terrible ».
Trump a signé un décret le 7 février, leur accordant le statut de réfugiés, en les qualifiant de spoliés de leurs terres. Cet accueil s'inscrit dans un contexte où la politique d'immigration américaine est devenue plus stricte, avec des expulsions massives et des restrictions sur les demandeurs d'asile.
Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a contesté la présentation des Afrikaners en affirmant qu'ils ne remplissaient pas la définition d'un réfugié. Selon lui, un réfugié doit fuir son pays par peur de persécution politique, religieuse ou économique. Il a qualifié ce groupe de « marginal » sans soutien significatif.
Ramaphosa a dénoncé leur désir de voir l’Afrique du Sud retourner à des politiques d'apartheid. Cette situation met en lumière les tensions persistantes autour de l'identité et des droits en Afrique du Sud.
L'ambassade américaine à Pretoria a établi des critères pour les demandes d'asile, précisant que les candidats doivent démontrer une expérience passée de persécution ou une crainte de persécution future. Le groupe identitaire AfriForum a signalé 49 meurtres d'agriculteurs en 2023, un chiffre à mettre en perspective avec les 75 meurtres quotidiens en moyenne en Afrique du Sud.
Bien que les blancs soient victimes de crimes, certains experts affirment qu'il n'y a aucune preuve que des blancs soient spécifiquement visés. Loren Landau, de l'observatoire Xenowatch, souligne que la minorité blanche représente 7 % de la population, tout en possédant une part significative des terres agricoles.
La question des terres agricoles en Afrique du Sud est un héritage complexe de l'apartheid. En 2017, les blancs détenaient encore 72 % des terres agricoles. Depuis 1994, des lois ont été mises en place pour corriger cette inégalité, mais les tensions demeurent. Les Afrikaners, en tant que descendants des colons européens, sont au cœur de ce débat.
Les récentes déclarations de Trump et les actions de son administration soulignent l'intérêt des États-Unis pour la situation en Afrique du Sud. Cela soulève des questions sur les motivations derrière l'accueil des Afrikaners et sur l'impact de cette politique sur les relations bilatérales.
La situation des Afrikaners aux États-Unis soulève des enjeux complexes liés à la migration, à l'identité et à l'histoire. Alors que certains se présentent comme des victimes de persécution, d'autres contestent cette narrative. Les répercussions de ces événements continueront d'influencer les relations entre les États-Unis et l'Afrique du Sud.