Le Canada Pension Plan Investments a récemment abandonné son objectif de zéro émission d'ici 2050, selon un rapport annuel publié mercredi. Cette décision suit celle de plusieurs institutions financières canadiennes qui ont également fait marche arrière sur leurs engagements climatiques. Cette situation soulève des questions sur l'avenir des politiques environnementales au Canada.
Le rapport indique que des développements juridiques récents au Canada ont introduit de nouvelles considérations concernant l'interprétation des engagements de zéro émission. En particulier, des modifications à la loi canadienne sur la concurrence exigent des entreprises qu'elles justifient les revendications environnementales qu'elles avancent. Cela a conduit le fonds à réévaluer sa manière de communiquer sur ses objectifs.
John Graham, le directeur général de CPP Investments, a affirmé que le fonds continue de croire en l'importance d'intégrer la soutenabilité dans la gestion de son portefeuille. Il a précisé que même si la manière d'en parler a changé, les actions concrètes du fonds restent inchangées.
Le groupe de défense Shift Action for Pension Wealth and Planet Health a critiqué cette décision, se demandant comment le fonds de pension pourra garantir des bénéfices pour les futurs retraités dans un monde en crise climatique. Ils soulignent que le retrait d'un engagement d'investissement aligné sur l'objectif de zéro émission compromet la mission fondamentale de gestion des économies collectives des Canadiens.
Cette critique fait écho à celle de plusieurs grandes banques canadiennes, comme BMO, TD Bank et CIBC, qui ont également abandonné leurs engagements climatiques cette année. Ces institutions ont annoncé leur retrait d'une Alliance bancaire pour le zéro émission soutenue par les Nations Unies.
Malgré ces controverses, le fonds a annoncé un rendement net de 9,3 % pour son dernier exercice fiscal, bien en deçà du rendement de ses portefeuilles de référence, qui était de 10,9 %. Cette situation soulève des questions sur la capacité du fonds à atteindre ses objectifs financiers tout en respectant ses engagements environnementaux.
Les commentaires de Graham interviennent dans un contexte où les institutions financières sont de plus en plus scrutées sur leurs engagements climatiques. La pression pour aligner les investissements avec des objectifs de durabilité augmente, même si les défis juridiques et économiques persistent.
En conclusion, l'abandon de l'objectif de zéro émission par le Canada Pension Plan Investments soulève des préoccupations quant à l'avenir des investissements durables au Canada. Alors que les institutions financières naviguent dans un paysage juridique changeant, il est crucial de surveiller comment elles équilibrent leurs performances financières et leurs responsabilités environnementales.