La réglementation favoriserait l'innovation en IA, soutient un professeur de l'Université d'Ottawa après le sommet de Paris
Encourager l'innovation par la régulation de l'IA
Le professeur de l'Université d'Ottawa, Florian Martin-Bariteau, souligne l'importance de réguler l'intelligence artificielle (IA) pour favoriser l'innovation. Lors du sommet mondial sur l'IA à Paris, il a mis en lumière les dangers que représente l'IA pour les démocraties contemporaines. Il affirme que la régulation peut offrir un cadre pour les innovateurs, leur permettant de travailler dans un environnement sécurisé.
Martin-Bariteau a exprimé son espoir que les discussions au sommet débouchent sur des plans concrets pour gérer les défis posés par l'IA. Cependant, il a constaté que les conversations manquaient d'engagement et d'actions significatives. Selon lui, de nombreuses personnes craignent que la régulation n'entrave l'innovation, une perception qu'il cherche à changer.
Les défis de l'IA dans les démocraties
Martin-Bariteau, avec le professeur Catherine Régis de l'Université de Montréal, a dirigé une équipe d'experts analysant l'impact de l'IA sur les élections. Un exemple marquant est celui de la Roumanie, où un candidat a bénéficié d'une campagne pro-russe sur les réseaux sociaux, entraînant l'annulation d'un tour des élections présidentielles.
Dans son rapport, Martin-Bariteau décrit comment la Russie a utilisé l'IA pour créer des comptes et diffuser du contenu pro-russe. Il affirme que ce n'est pas une question de si l'IA interférera dans les démocraties, mais plutôt de quand cela se produira et à quelle échelle.
Préoccupations concernant la réglementation excessive
Barry Sookman, avocat basé à Toronto, partage les inquiétudes de Martin-Bariteau. Il avertit que l'IA pourrait miner la confiance dans les institutions démocratiques. Sookman souligne que les adversaires pourraient utiliser l'IA pour diffuser de la désinformation et affaiblir la crédibilité des gouvernements.
Martin-Bariteau plaide pour que les partis politiques canadiens adoptent un code de conduite sur l'utilisation de l'IA, une mesure déjà mise en œuvre en Europe. Il rappelle que des élections importantes auront lieu en 2025, ce qui nécessite une préparation adéquate.
Vers une régulation ciblée
Sookman reconnaît les craintes liées à une régulation excessive qui pourrait freiner l'innovation au Canada. Il appelle à une régulation ciblée qui aborde les problèmes graves tels que la désinformation, tout en préservant l'innovation. Selon lui, un équilibre est nécessaire pour bâtir la confiance dans cette technologie émergente.
Les préoccupations concernant l'entrave à l'innovation ne sont pas nouvelles. Martin-Bariteau rappelle que des arguments similaires ont été avancés lors de l'émergence de l'internet et des réseaux sociaux. Malgré les réticences initiales, les signataires d'un code de conduite volontaire pour l'IA au Canada ont exprimé leur satisfaction d'y avoir participé.
Conclusion
La régulation de l'intelligence artificielle est un sujet crucial qui pourrait déterminer l'avenir de nos démocraties. Les experts comme Florian Martin-Bariteau et Barry Sookman insistent sur la nécessité d'encadrer cette technologie pour éviter des conséquences catastrophiques. En fin de compte, la régulation pourrait bien être la clé pour encourager une innovation responsable et sécurisée.
